samedi 29 novembre 2014

Les Puissances de 2

Le billet suivant est la reprise d.un billet du blog  I Think You Will Love This Music Too (Montage # 61) du 29 juin 2012



pcast061 Playlist

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Cette réflexion sur la numérologie musicale considère les puissances de 2. La suite est celle qui double le nombre qui le précède, donc 1,2,4,8,16,32, 64...

Ces nombres se retrouvent partout en mathématiques et en informatique (j'illustre l'example du compteur binaire dans mon commentaire anglais). Pour nos besoins d'aujourd'hui, les premères illustrations sont issues des quatre livres de Ungarische Tänze pour piano à 4 mains de Johannes Brahms. L'intégrale des 21 sélections, gracieuseté de YouTube, est offerte ici sur deux pianos:


Le 32 est représenté par le trio pour pianio en ré mineur de Russe Anton Arenski, dans une prestation de la collection du musée Isabella Stewart Gardner.

Finalement, l'op. 64 de Félix Mendelssohn complète notre séquence. Son concerto pour violon en mi mineur fut endisqué par Dutoit et l'OSM deux fois pemndant leur association avec London-Decca et Philips et leurs enregistrements à partor de l'Église de St-Eustache en banlieue de Montréal. Entre Leila Josefowicz et Kyung-Wha Chung, j'ai opté pour la violoniste Coréenne, qui participa à au moins deux des enregistrements de la première heure de la série.

Bonne écoute!

vendredi 28 novembre 2014

In Memoriam: Claudio Abbado (1933 - 2014)





Notre montage # 175 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast175


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Après Lorin Maazel la semaine dernière, maintenant place à notre hommage à Claudio Abbado. En fait, il s’agît indirectement d’un deuxième hommage, puisque nous avons abordé Abbado lors de notre billet sur le Requiem de Verdi plus tôt cette année.

MISE A JOUR - Mon Quinze que j'en pense pour décembre 2022
Claudio Abbado naît à Milan en 1933 dans une famille de musiciens qui compte quatre enfants. Son père Michelangelo Abbado est violoniste et professeur au Conservatoire, sa mère est pianiste et auteur de livres pour enfants, son frère aîné Marcello est pianiste et directeur du Conservatoire (de 1973 à 1996), et sa sœur est violoniste.

Après la Deuxième Guerre Mondiale, Abbado entre au Conservatoire de Milan pour y suivre, jusqu'en 1955, des études de piano, de composition et de direction. Il joue parfois dans l'Orchestre des étudiants du Conservatoire, sous la direction de Carlo Maria Giulini. En 1955, il ira à Vienne où il suit les cours de piano de Friedrich Gulda et se perfectionne à la direction d'orchestre avec Hans Swarowsky (où il se lie d’amitié avec Zubin Mehta) et est même choriste aux concerts de l'Orchestre philharmonique de Vienne dirigé par les plus grands, Hermann Scherchen, Josef Krips, Bruno Walter ou Herbert von Karajan.
En 1958, il remporte le concours Koussevitzky à Tanglewood (devant Mehta), mais sa carrière prendra vraiment son coup d’envoi cinq ans plus tard, remportant le prix Mitropoulos et Leonard Bernstein en fait l'un de ses assistants à l'Orchestre philharmonique de New York. De là, sa carrière fait boule-de-neige: directeur de la Scala de 1968 à 1986, avant d'être nommé à la tête du London Symphony Orchestra, puis directeur de l'Opéra de Vienne. En octobre 1989, peu de temps après la mort de Karajan et à la surprise de tous (y compris lui-même!), Abbado est élu chef principal de l'Orchestre philharmonique de Berlin. Il avait dirigé l'orchestre pour la première fois le 20 décembre 1966 et y était revenu quelques douzaines de fois.

Longtemps considéré un orchestre Germanique avec des brèches occasionnelles dans d’autres répertoires, Abbado élargit le répertoire de l'orchestre, il utilise la petite salle de la Philharmonie pour une série de concerts de musique expérimentale, rajeunit l'effectif et l'esprit de groupe ; contrairement à Karajan, il invite ses collègues à diriger l'orchestre. Peu après avoir annoncé qu’il ne sollicitera pas de nouveau contrat à Berlin après la saison 2001-02, en 2000, un cancer de l'estomac l'éloigne de l'orchestre et il doit annuler une tournée prévue au Japon ; il subit une très grave opération en juillet. À son retour, au faîte des honneurs et de la gloire, malgré les pressions commerciales, il maintient sa décision de quitter l'orchestre en 2002 mais le retrouve pour un concert annuel qui est un grand moment comme en témoignent divers enregistrements.
Après Berlin, Abbado compose avec une santé chancelante, mais prendra en main le Festival de Lucerne et créera l’orchestre Mozart de Bologne.

Notre montage présente Abbado en début de carrière dans deux de ses premiers enregistrements pour la maison Deutsche Gramophon: la symphonie no. 2 de Tchaïkovski avec le New Philharmonia et sa participation dans un des enregistrements « de référence » du troisième concerto de Prokofiev avec l’Argentine Martha Argerich (une amie de ses jours avec Gulda à Vienne).
En complément de programme, Schumann et la célébrissime « Année 1812 » de Tchaïkovski.

Bonne écoute!

mardi 25 novembre 2014

La Chronique du Disque (novembre 2014)



Le billet suivant est ma Chronique du Disque du 25 novembre 2014.

NDLR: Si vous cherchez plus de détails à propos de mon barème d’évaluation pour la Qualité Sonore et l’Impression Globaleveuillez lire quelques unes de mes chroniques précédentes


Mes suggestions pour 
novembre




Ravel, Sayat-Nova & Kradjian: Troubadour and the Nightingale
[eMusic]

Le Manitoba Chamber Orchestra fut longtemps un de trois (oui, trois!) orchestres professionnels dans la région de Winnipeg. Il y a maintenant au moins vingt ans, l’orchestre de Radio-Canada qui y était base mit fin à ses opérations et le MCO prit en mains certaines de ses activités axées sur la musique pour “petit orchestre” et invita pour un certain temps Roy Goodman (un spécialiste du baroque sur instruments d’époque) à sa direction artistique. Aujourd’hui, le poste est entre les mains de l’américaine Anne Manson et sur le disque d’aujourd’hui, elle fait équipe avec la soprano canadienne d’ascendance Arménienne Isabel Bayrakdarian dans du répertoire plutôt exotique: des Ravels d’inspiration grecques, et des titres du troubadour Arménien Sayat-Nova (arranges par son mari, le pianiste Serouj Kradjian). C’est une belle expérience musicale, qui sort des sentiers battus, et exécutée avec soin. QS - A, IG - A.


Horn Concerto, 1, 2,: Bourgue(Hr)Du Closel / Camerata De Versailles
[eMusic]

Comme je le disais le mois dernier, j’ai un faible pour le cor comme instrument soliste, et le disque d’aujourd’hui considère Papa Haydn dans deux concerti pour l’instrument – avec ceux de Mozart, ce sont des sommets du répertoire de la période classique. A moins de me tromper, le soliste (Daniel Borgue) joue avec un cor «moderne» et non pas avec un instrument d’époque, quoiqu’il est accompagné par un ensemble d’époque. Ca me rappelle les concerti de Beethoven de Brautigam au piano moderne avec Andrew Parrot qui dirige un orchestre Scandinave « d’époque ». Ici, ça marche… QS = A-. IG = A-.


Beethoven - The Complete Music for Cello and Piano
[Torrent]

« Complete »?? Pour ceux qui ont suivi mon billet de la semaine dernière, Beethoven compte au moins sept sonates pour violoncelle et piano… Ainsi donc, un peu de publicité trompeuse, mais je vais exonérer la maison Philips avec ce couplage Richter-Rostropovich, un duo qui attaque les cinq sonates « numérotées » avec leur brio légendaire, sans recours aux « sparages » d’autres artistes. Une lecture rafinée et incisive par deux grands musiciens, point à la ligne. En complément, MM. Gendron et Françaix dans quelques séries de variations pour violoncelle et piano, du jeu plein de surprises! Comme on dit en Anglais, « an oldie, but a goodie ». QS = A-, IG = A.


Wagner: Symphony in C Major
[eMusic]

Au début des années 1960, l’Orchestre Philharmonique de New-York délaisse le vénérable Carnegie Hall pour un nouveau logis au Lincoln Center. Le vide sera comblé par un nouvel orchestre que fondera Leopold Stokowski, l’American Symphony Orchestra, un orchestre pour lequel Leopold recrute des jeunes talents (Richard Stoltzman, ça vous dit quelque chose?) et attaque le répertoire avec une armée de novices pourris de talent. Cinquante ans plus tard, l’ASO existe toujours et continue sa mission sous la tutelle de Leon Botstein. Sa vocation éducative vise à la fois ses membres et son public , offrant des pièces du répertoire traditionnel et des raretés. Ses enregistrements sont disponibles sur plusieurs plateformes de distribution numérique (dont eMusic), et mes deux dernières sélections sont de leur catalogue. Le premier titre est la symphonie en ut majeur de Richard Wagner, une œuvre de début de carrière où M. Wagner se fait les dents en musique orchestrale. J’appelle ça du bon Schubert, pas vraiment du bon Wagner… Encore, il faut bien commencer quelque part! QS = A-. IG = B+.


Steinberg: Les métamorphoses Suite, Op. 10
[eMusic]

Si la symphonie de Wagner peut, aux forçailles, être considérée comme faisant partie du répertoire traditionnel, que dire de Maximilien Steinberg (1883 –1946)? Ce compositeur Letton, formé en Russie Impériale, fera ses classes sous Rikski-Korsakov et Glazounov, et sera un des confrères de classe de Stravinski. Steinberg épousera la fille de Rimski, et est reconnu comme un éducateur (formant Chsotakovitchm entre autres). Come compositeur, il est plutôt un membre de l’arrière-garde, et son balletLes métamorphoses (datant de 1913, l’année du Sacre) ne fit pas grande impression sur Diaghilev, qui le montera afin de ne pas créer un froid avec la belle-mère du compositeur… La suite, je crois,, justifie les réserves de l’imprésario. Une écoute tout de même intéressante. QS = A-. IF = B+.

dimanche 23 novembre 2014

L'ensemble Luna Nova

Le billet suivant est la reprise d.un Mardi en Musique du 13 septembre 2011.

Certains propos et hyperliens furent revisés pour cette rééedition.

De temps à autre, je découvre des sites Internet qui renferment des plages de musique gratuite. Il me fait alors plaisir de les partager avec vous, comme c'est le cas aujourd'hui.

http://lunanova.org/index.html

Il s'agît d'un site qui fait la promotion d'un perit ensemble au Tennessee, qui se spécialise dans la musique de chambre "contemporaine". Voici une traduction-maison de leur introduction:

Depuis sa création en 2003, Luna Nova, un groupe d'artistes dévoués à la musique du XXie et XXIie siècles,a joué dans des universités, musées, églises et salles de concert à travers les États-Unis. Son répertoire consiste d'oeuvres de compositeur reconnus ainsi que d'oeuvres de nouveaux compositeurs. Par le truchement de concerts, "master classes" et de séances privées, Luna Nova maintient son engagement à la formation de musiciens, et à la cause de la nouvelle musique. Luna Nova est également l'ensemble au coeur du Belvedere Chamber Music Festival tenu annuellement en juin à Memphis, au Tennessee.

J'ai fait la sélection de quelques plages ofertes sur le site qui en compte plus de 300, allant de Bach à Chopin et passant par Debussy et des compsiteurs contemporains Américains.


DETAILS

Béla BARTÓK (1881–1945)
Six danses roumaines, Sz. 56
http://lunanova.org/podcasts/Belvedere11/BartokRomanianDances.mp3

Toru TAKEMITSU (1930–1996)
Vers la mer (1981)
http://lunanova.org/podcasts/Belvedere10/TowardTheSea.mp3

Serge PROKOFIEFF (1891–1953)
Sonate pour piano no. 6 (la majeur), Op. 82
http://lunanova.org/podcasts/ABprokofiev.mp3
(Adam Bowles, piano)

Olivier MESSIAEN (1908 –1992)
Quatuor pour la fin du Temps pour violon, violoncelle, clarinette et piano (1940–41)
http://lunanova.org/podcasts/quatuor.mp3

vendredi 21 novembre 2014

In Memoriam: Lorin Maazel (1930 - 2014)





Le  montage # 174 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast174


pcast174- Playlist

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B + B reprend cette semaine sa série d’hommages aux artistes disparus cette année, avec le premier de deux montages consacrés à deux chefs disparus au cours de 2014.

A plus d’une reprise dans mes billets, j’ai parlé de la génération des chefs nés autour de 1915 – Bernstein, Karajan, Giulini et tant d’autres. Ces chefs ont contribué, directement ou indirectement, à la formation de chefs nés entre 1930 et 1940: Zubin Mehta, Seiji Ozawa et Daniel Barenboim sont trois noms qu’on pourrait nommer parmi eux. Les chefs Claudio Abbado et Lorin Maazel figurent également sur cette liste.

Sans vouloir nécessairement faire une comparaison entre ces deux artistes, il y a une certaine différence en termes de style et d’approche entre les deux, en particulier dans leur « image » publique. Abbado dégage une certaine chaleur humaine, son amour manifesté pour le sport et son appui inconditionnel à son club de football préféré font de lui un « homme ordinaire », qui s’adonne à être un géant dans son domaine. Maazel, tant qu’à lui, est un clinicien, aseptique et exact, qui approche sa musique avec un détachement qu’il considère nécessaire. Si Abbado est Stokowski, Maazel est Toscanini.
Les deux chefs ont également beaucoup en commun: ils ont tous deux fait office à Berlin (Maazel tôt en carrière avec l’orchestre de la radiodiffusion rendu célèbre par Fricsay, Abbado succédant à Karajan avec la Philharmoniker), et ils ont tous deux laissé une discographie à la fois variée et considérable.

Né de parents Américains à Paris, Maazel se révèle enfant-prodige: cours de violon à 5 ans, et de direction d’orchestre (rien de moins!) à 7 ans, dirigeant l’orchestre de la NBC (à l’invitation de Toscanini) à 12 ans! Imaginez: jeune homme, il voit diriger Koussevitzky et Klemperer, il joue pour Heifitz, assiste aux répétitions de Rachmaninov! Mais Maazel ne suivra pas le cheminement du wunderkind typique: plus intéressé au baseball qu’à une carrière musicale, il mettra tout ça plus ou moins de côté, et choisira des activités plus typiques pour les adolescents de son âge. Prenant « sa retraite » à 15 ans, il étudie la littérature à l’Université et, afin de gagner de l’argent de poche, joue avec l’orchestre symphonique de Pittsburgh (là où il va à l’uni). C’est probablement ce retour à la musique qui lui donne un deuxième souffle et encouragé par le grand chef Victor de Sabata il postule pour une bourse d’études qui l’amènera en Italie, et de là en Autriche et en Allemagne. C’est là que commence la carrière « adulte » de Maazel, au début comme chef itinérant, et plus tard à la barre de formations prestigieuses.
Parmi les postes occupés par Maazel, on compte la radiodiffusion Berlinoise (1964–1975), l’Orchestre National de France (1977-1990), l’orchestre de Cleveland (1977-1990) et, plus récemment, la Philharmonique de New-York (2002-2009).

Un chef à l’oreille particulièrement aiguisée, il fut très respecté et admiré, notamment pour sa profonde connaissance du répertoire romantique et des œuvres de Mahler, Sibelius, Puccini ou encore Richard Strauss, dirigeant toujours de mémoire, il fut aussi l'un des chefs les plus souvent invités par l'Orchestre philharmonique de Vienne, qu'il dirige notamment dans onze concerts du nouvel an, entre 1980 et 2005 (dont neuf fois en dirigeant du violon). 

Toutefois, ses performances sont également parfois critiquées, à partir des années 1980 surtout, pour un souci excessif du détail au détriment de la forme et de l'expressivité. On lui reproche aussi son autoritarisme; son successeur à la tête de l'orchestre de Cleveland, Christoph von Dohnanyi, relate également les critiques de ses musiciens, qui reprochaient à Maazel son autoritarisme, et son unique souci de battre la mesure au détriment du sens du phrasé. Ce même orchestre était hésitant à engager Maazel originalement, ne le croyant pas un chef à la hauteur de Szell et Boulez, ses prédécesseurs.
Bien sûr, on peut critiquer tant qu’on veut, il reste que Maazel est un chef qui a un grand nombre de réalisations enviables: une intégrale Beethoven (Cleveland, pour CBS), une intégrale Rachmaninov (Berlin, pour DGG), une version complète de Porgy and Bess de Gershwin (Cleveland, pour Decca) et un peu de tout avec les grands orchestres d’Eutope.

Parmi les exemples retenus aujourd’hui, une lecture des plus claires de la huitième symphonie de Dvořák, ainsi que des œuvres de Strauss, Tchaïkovski et Gershwin.
Bonne écoute!

mardi 18 novembre 2014

Dimitry Markevitch sur MP3.COM


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 18 novembre 2014.


Jadis sur Internet nous permet de partager des plages de violoncelle interprétées par l'artiste, auteur et pédagogue Ukrainien-Suisse Dimitry Markevitch. Si ce nom vous semble familier, c'est peut-être car il s'agît du frère cadet du chef Igor Markevitch.

Né en Suisse de parents Russes-Ukrainiens, Dimirty Markevitch (1923–2002) prend ses premières leçons de violoncelle à six ans, et fera ses études (comme son frère) à l'École Normale de Paris et plus tard à Tanglewood avec l'éminent Gregor Piatigorsky, qui l'avait rencontré alors que Markevitch avait sept ans.


Il jouera cinq ans avec la Philharmonique de New-York, avant de retourner à Paris emseigner à l'École Normale. Comme pédagogue, il dirigera le Conservatoire Rachmaninoff, et fondera l' Institut de Hautes Etudes Musicales en Suisse. Il sera même le maître-d'oeuvre d'une fabriqie de machines à coudre!

Parmi ses réalisations musicales les plus importantes, on compte son travail d'exégète musical, crédité avec la redécouverte de transcriptions de suites de Bach - il sera l'édoteur de ses propres versions des suites de Bach pour violoncele seul, qu'il jouera en récital au Crnegie Hall de New-York en 1964.

IL est également crédité avec la dcouverte de sonates de Beethoven, dont sa sonate pour violoncelle et piano op. 64 (une adaptation du trio, op. 3). Aussi, des pièces de MussorgskyDe FallaStravinski, et Chostakovitch. Il est également auteur de traités et anecdotes sur son instrument.

Parmi nos choix de cette semaine, deux paires d'oeuvres. Une paire de suites de Bach, et une paire de sonates pour violoncelle et piano de Beethoven (dont l'opus 64).


Bonne écoute!

Sélections jouées par DImitry Markevitch, violoncelle avec with Daniel Spiegelberg, piano (Beethoven)

Johann Sebastian BACH (1685-1750)
Suite pour violoncelle seul no 5 en ut mineur, BWV 1011

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)
Sonate en fa majeur, op. 17 (adaptée pour violoneclle et piano par LvB)

Johann Sebastian BACH (1685-1750)
Suite pour violoncelle seul no 6 en ré majeur, BWV 1012

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)
Sonate 
pour violoneclle et piano en mi bémol majeur, op. 64 

dimanche 16 novembre 2014

Ein Deutsches Requiem



Le billet suivant est la reprise d.un billet du blog  I Think You Will Love This Music Too (Montage # 94) du 1er mars 2013


pcast094- Playlist


Maman vouait une grande admiration au dentiste L’Espérance. Le vieux chirurgien-dentiste faisait ses consultations à son domicile, à l’angle des rues Villeray et Saint—Denis dans la Petite Patrie, cet arrondissement Montréalais rendu célèbre par l’auteur Claude Jasmin.
Lors d’une visite chez le dentiste – je devais avoir 10 ou 11 ans – ma mère posa une question. A la télé, on recommande plein de dentifrices. Lequel devrait-on utiliser?
Le sage vieillard avait une réponse des plus spirituelles: «Celui qui vient avec une brosse à dents
Quelle sagesse! Cette anecdote peut s’appliquer à tant de petites choses dans la vie, y compris la foi et la religion.
Avant de me faire réprimander, laissez-moi vous assurer que je ne fais pas ici de propagande religieuse. Personnellement, je m’en tiendrai qu’à ceci : afin d’établir un équilibre moral et spirituel, l’Homme a besoin de la foi, et libre à chacun d’exprimer sa foi comme bon lui semble. Je laisse à d’autres le soin de prêcher les dogmes et les doctrines religieuses…
Toutefois, là où on parle musique, on se doit de parler musique sacrée et spirituelle, et ces musiques trouvent leur origine principalement dans nos Églises et autres refuges religieux. Que ce soit le fameux ”Anonymous”, ou Johann Sebastian Bach, les grands compositeurs classiques et romantiques, ou les icônes modernes comme Olivier Messiaen, on doit le répertoire sacré du chant Grégorien, hymnes, antiennes et chorals jusqu‘aux grandes messes Latines à ces grands luminaires.
L’Église Catholique reconaît le Requiem comme étant une messe votive (i.e., une messe avec une intention particulière, comme le mariage par exemple) dédiée au repos de l’âme d’un défunt. Le Requiem suit un rite de prières et de litanies très précis, qui inclut des images parfois horribles du Jugement Dernier.
Le réformiste Martin Luther exprime une opinion sur le message du rite Catholique de la Messes des Morts ("[les] messes de requiem et les célébrations annuelles de requiem sont inutiles, et ne font seulement la foire du Diable"). Ceci ne veut pas dire que les Églises Protestantes, Anglicanes ou les autres traditions de foi chrétiennes n’ont pas de rites funéraires. En fait, et ceci s’aligne bien avec les services dominicaux de ces traditions, ces rites se veulent dédiés aux survivants du défunt, afin de les aider à composer avec leur deuil et leur offrir le confort qu’on peut trouver dans les Écritures.
C’est donc dans ce contexte que l’on doit considérer le chef-d’œuvre de Johannes Brahms Ein Deutsches Requiem. Avant Brahms, Robert Schumann (esquisses), Heinrich Schütz, Michael Haydn, et Franz Schubert, composent des Requiems en Allemand, usant d’extraits de la Bible Luthérienne ou d’autres traditions Protestantes. Toutefois, de toutes ces tentatives, c’est l’œuvre de Brahms qui retient l’attention, et ce plus de 140 ans après sa création.
A 33 ans, Brahms a dû composer avec le décès de son ami et mentor Schumann et ensuite avec le décès de sa mere. Toutefois, ce Requiem Allemand se veut plus qu’une commémoration de ces lourdes pertes – il se veut un message d’espoir pour tous (d’ailleurs, Brahms regretta d’avoir appelé son œuvre «Requiem Allemand», ayant plutôt opté pour «Reqiiem pour l’Humanité».)
Brahms assembla ses choix de texte avec grand soin, assemblant des versets provenant de divers livres de la Bible Luthérienne, afin de créer une tapisserie de consolation et de réconfort.
Au mieux, Brahms faisait preuve d’ambivalence vis-à-vis la foi chrétienne, et son Requiem se veut une œuvre qui transcende tell ou telle tradition spécifique. Antonin Dvořák exprima l’opinion de plusieurs quand il dit “Quel grand homme (Brahms), quelle grande âme, mais il ne croit en rien du tout.”. Ces genres de commentaires de rendent pas justice au côté spiritual et philosophioque de Brahms, qui croyait que l’Homme doit chercher en son for intérieur afin d'y débusquer les mystères de la vie.
Brahms composa le Chant du Destin après le Requiem Allemand, en 1871, mettant en musique l’œuvre de Hölderlin. Avec ses choix musicaux, Brahms cherche à contrebalancer le message sombre du poème, afin d’offrir un message d’espoir.
Bonne écooute!
(N’oubliez pas de brosser vos dents tous les soirs!)

vendredi 14 novembre 2014

C’est arrivé le 14 novembre 1940





Le  montage # 173 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast173


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Sans vouloir forcer la note, j’aimerais commencer le billet d’aujourd’hui avec quelques-uns de mes propos de mardi dernier, concernant la Guerre et les guerriers. En somme, j’ai la conviction qu’on peut – en fait, qu’on doit – faire la distinction entre les conflits armés et les honorable gens qui ont choisi de faire carrière au service de nos Forces Armées.

Dans ma profession, j’ai eu affaire avec un grand nombre d’officiers des Forces Armées de plusieurs pays du monde Occidental, et je crois que je pourrais dire sans me tromper qu’aucun d’entre eux se considère un “amant” de la Guerre. La Guerre fait partie de leur travail, rien de plus, rien de moins.
Je ne crois donc pas qu’un message anti-guerre se doit d’être perçu comme un message anti-guerrier. J’ai le plus grand respect, la plus grande admiration pour ceux et celles qui ont choisi de faire carrière parmi les Forces Armées, comme tout le monde d’ailleurs, j’en suis sûr.

C’est donc dans ce contexte que je vous propose ma sélection musicale d’aujourd’hui.

Pendant la nuit du 14 novembre 1940, la Luftwaffe allemande procède à un raid qui détruira une grande partie de la ville Anglaise de Coventry, incluant sa cathédrale millénaire. Au lendemain de ce raid, la population embrassa le projet de reconstruire sa cathédrale, un geste qui se veut plus qu’une tâche de brique et de mortier, un projet représentant le renouveau, l’espoir, la rédemption de la Nature Humaine.
C’est Sa Majesté la Reine qui posera la pierre angulaire le 23 mars 1956, le début d’un projet où s’élèvera une nouvelle Cathédrale côte-à-côte des ruines de la vieille. Un peu plus de six ans plus tard. Le 25 mai 1962, aura lieu la consécration du nouvel édifice, et l’occasion d’un grand Festival d’arts pour lequel le compositeur Benjamin Britten sera invite à composer une nouvelle œuvre. On lui donnera carte-blanche tant qu’à la nature et l’envergure de l’œuvre, et Britten en profitera pour réaliser un projet qu’il considère depuis plus de 20 ans: une grande œuvre chorale.

Mais, tout aussi sinon plus important, Britten voit ici une occasion en or de manifester son dédain pour la Guerre, lui qui s’est objecté ouvertement à la Deuxième Guerre Mondiale et s’est réfugié en Amérique pendant la majorité du conflit.
Le résultat, son War Requiem (trad. Lit. Requiem de Guerre) n’est absolument pas une œuvre qui glorifie les héros Britanniques ou une œuvre à saveur nationaliste, mais plutôt un énoncé des convictions pacifiques du compositeur, une dénonciation des atrocités qu’on associe avec la guerre, mais pas une dénonciation des Hommes. Son intention d’unir trois solistes de trois nationalités différentes – un Allemand (Dietrich Fischer-Dieskau), un Britannique (Peter Pears) et une Russe (Galina Vishnevskaya) démontre que Britten comprend que son message implique plus que son public Anglais ou Anglophile. (Notons que Mme Vishnevskaya était absente lors de la première, remplacée à pied-levé par la Britannique Heather Harper).

War Requiem est plus qu’une dénonciation des conflits passés, mais se veut un avertissement aux générations qui suivront.
Tant qu’au texte du Requiem, Britten juxtapose la messe latine à des textes du poète Anglais Wilfred Owen, un soldat pendant la Première Guerre Mondiale, qui y laissera sa vie à quelques jours de l’Armistice. Owen écrira que sa poésie a peu à faire avec la Guerre, mais plutôt avec le désarroi de la Guerre, une mission qu’il entreprend afin de révéler la vérité, que la Guerre n’a rien de noble. Britten oppose les propos d’Owen au texte latin de façon à contraster le message d’horreur aux propos de deuil spirituels de la messe.

Pour réaliser son œuvre, Britten a recours à des effectifs gigantesques, divisant le tout en trois grands lots. La soprano est accompagnée par un grand orchestre (chantant le texte latin), le ténor et le baryton sont accompagnés par un orchestra de chambre (chantant les textes d’Owen), et un chœur de garçons est accompagné à l’orgue. Ces derniers, qui chantent avec la soprano le texte latin, sont préférablement éloignés du reste, leur conférant un son distant et parfois étrange. L’ensemble des exécutants sont finalement réunis lors du dernier volet du Requiem.

Le succès de War Requiem a beaucoup à faire avec la pertinence du message pacifiste de Britten. On ne peut pas oublier que l’oeuvre est créée alors que la Guerre Froide est à son apogée (le Mur de Berlin, la crise des missiles Cubains), un moment où l’Europe Occidentale et le Monde sentent qu’un autre grand conflit peut éclater à tout moment.

Bonne écoute!

mardi 11 novembre 2014

Au champ d'honneur

Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 11 novembre 2014.

Ce billet reprend le Montage # 30 (Commentaire original: http://itywltmt.blogspot.ca/2011/11/montage-30-remembrance-day-le-jour-du.html)



pcast030 Playlist


La sélection souvenir d’aujourd’hui nous permet de recycler un montage vieux maintenant de trois ans. Le fil commun des sélections au montage est approprié, je crois, pour le jour du Souvenir (anciennement, le jour de l’Armistice).
Au champ d'honneur, les coquelicots

Sont parsemés de lot en lot

Auprès des croix; et dans l'espace

Les alouettes devenues lasses

Mêlent leurs chants au sifflement

Des obusiers.


On reconnaît le coquelicot comme le symbole du souvenir et d'une croissance nouvelle parmi la dévastation laissée par la guerre. Cette fleur doit son importance au poème In Flanders Fields (trad. Au Champ d’honneur) composé par le lieutenant colonel John McCrae, un chirurgien dans l'artillerie canadienne, au cours de la deuxième bataille d'Ypres, en Belgique, en mai 1915.

Au Canada comme partout ailleurs, le 11 novembre est le jour du Souvenir est le 11 novembre, un congé férié et jour de recueil national au cours duquel nous commémorons les plus de 100 000 Canadiens morts en service militaire.


Le Monument commémoratif de guerre du Canada est un grand cénotaphe de granite situé place de la Confédération, à deux pas de la Colline Parlementaire à Ottawa, et représente l’hommage national porté aux soldats décédés au cours des grands conflits - Première et Deuxième Guerres Mondiales, Guerre de Corée, nombreuses missions de maintien de la paix au sein des casques bleus des Nations Unies et, plus récemment, l’intervention en Afghanistan. Le tombeau du Soldat inconnu a été ajouté au monument en 2000.

Les Forces Canadiennes affectent une garde d'honneur au monument (de 9h à 17h), en partie à cause d’un incident où des jeunes se sont photographiés urinant sur le monument. Bien que la garde ne soit qu'honorifique, elle montre qu'officiellement le monument à une grande valeur pour les Forces.

L’année durant, touristes et invités de marque visitent le monument afin de porter hommage aux disparus, et à 11 heures ce matin, comme on le fait chaque année, le monument est le point de ralliement national lors des cérémonies officielles du jour du Souvenir.
Cette année, toutefois, le monument commémoratif et les cérémonies protocolaires auront une signification particulière. Ce serait le cas, bien sûr, en cette année qui marque le 100e anniversaire de début de la Première Guerre Mondiale et le 75e du début de la Deuxième, mais les événements du 22 octobre dernier en seront pour plusieurs la raison principale.
En effet, le matin du 22 octobre, le Caporal Nathan Cirillo était posté à la garde d’honneur et fut abattu par un Jihadiste-en-herbe, qui sera lui-même abattu (par Kevin Vickers, le sergent d’armes de la Chambre des communes) devant les portes cuivrées de la bibliothèque parlementaire. Ce crime crapuleux est survenu au lendemain d’un incident impliquant un autre Jihardiste-en-herbe à St-Jean-sur-Richelieu en Montérégie, au cours duquel l’Adjudant Patrice Vincent fut tué lors d’un assaut véhiculaire.

Avec le bénéfice d’un peu de recul, ces évènements bouleversants nous rappellent que le Canada n’est pas à l’abri d’attentats de la sorte: les nombreux attentats terroristes reliés à la soi-disant Guerre Contre la Terreur ont affecté nos voisins Américains, et les trop nombreux attentats à l’échelle mondiale sont des rappels à l’ordre. Sans vouloir sombrer dans le cliché, je dirais que le Canada a perdu, non pas son innocence, mais son droit à l’insouciance les 21 et 22 octobre derniers.
Certains d’entre nous ont leurs préjugés – favorables ou défavorables – face aux conflits armés, mais je crois qu’il faut faire la distinction entre l’usage de la force et nos Forces, ces individus qui ont choisi de faire carrière parmi nos services militaires. Ici au Canada, nos forces armées sont plutôt modestes en nombre, mais elles sont souvent appelées à intervenir dans des missions humanitaires, que ce soit afin de porter secours à des pêcheurs en haute mer, ou aider nos communautés faisant face à des désastres naturels. Ici et ailleurs, nos soldats, aviateurs et marins mettent leur vie en jeu au service de tous et, comme ce fut le cas pour le Caporal Cirillo et l’Adjudant Vincent, pas toujours lors d’interventions armées dans un pays lointain. Les hommes et les femmes de nos services militaires – ainsi que nos intervenants de première ligne, policiers, pompiers, ambulanciers – quittent leurs familles chaque matin (comme vous et moi) afin de gagner leur vie et mener une carrière honorable, avec cette petite exception: il y a toujours la possibilité, dans le cours de leurs occupations, qu’ils ne reviendront pas chez eux.

Et si ce n’est que pour ça, je porte mon coquelicot fièrement aujourd’hui.
Le montage d’aujourd’hui propose des pièces de Samuel Barber, Benjamin Britten, Maurice Ravel et Charles Ives dédiées à la mémoire de héros, ou qu’on associe avec l’atmosphère de ce jour de commémoration.  Une section du montage suit l’ordre habituel (et utilise des pièces typiques) d’une cérémonie protocolaire du jour su Souvenir.

Plusieurs des plages retenues sont du site officiel du RoyalHamilton Light Infantry, avec toute la reconnaissance qui leur est due.



dimanche 9 novembre 2014

In Memoriam: Christopher Hogwood (1941-2014)

Le billet suivant est une réflexion originale.

Je crois qu'il s'agît ici d'une première: un billet original, que je n'ai pas recyclé d'une de mes plateformes. Avec l'introduction de la revanche du vinyle, je n'ai pas l'occasion de proposer des billets d'illustrations YouTube le mardi, sauf lorsqu'on a un mardi "boni", qui arrive quatre fois par an...

Le billet d'aujourd'hui continue notre hommage aux artistes disparus cette année, avec un regard sur une figure importante de la musique classique dont le décès - pour une raison que j'ignore - est passé relativement inaperçu, le chef et musicologue Britannique Christopher Hogwood.

A plus d'une reprise dans mes patages, j'ai parlé du phénomène qu'est le mouvement de musique dite "authentique", en anglais connu sus l'abbréviation HIP (pour Historically Informed Performance). Deux chefs et ensembles Britanniques ont particulièrement contribué à ce mouvement au cours des 40 dernières années: l'English Concert sous Tevor Pinnock et l'Academy of Ancient Music sous Chrostopher Hogwood. Oui, ces deux groupes ont travaillé pour des labels différents, et peuvent être ainsi perçus comme des concurrents. Mon rôle n'est pas ici d'appuyer l'un ou l'autre des groupes, qui ont en commun leurs intégrales des grands noms baroques (Bach, Vivaldi) et Classiqes (Haydn et Mozart), maiss également leur mission commune de garder en vie la mémoire des compositeirs baroques de leur patelin (Purcell, Arne et Boyce, entre autres).

Je soulignerai, en particulier, l'intégrale des concerti pour claver de Bach (avec Christophe Rousset au clavecin), et l'intégrale des symphonies de Mozart (incluant les symphonies de jeunesse et les symphonies oubliées). Hogwood avait non seulement in penchant pour l'élément authentique, mais pour des tempi assez vifs (cette approche contribue au folklore que le barique se joue ainsi).

La playlist proposée ne fait pas même une petite brèche dans son immense discographie. Un musicnen à considérer pour ce répertoire!

PLAYLIST

Toutes ces pieces sont interprétées par l’ Academy of Ancient Music sous Christopher Hogwood

Johann PACHELBEL (1653-1706)
Canon en ré majeur, T.337

Henry PURCELL (1659-1695) 
Musique de scène pour Abdelazer, or The Moor's Revenge, Z.570
Avec Joy Roberts (soprano)

Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)
Cpncerto pour piano no. 15, en si bémol majeur, K. 450
Robert Levin; pianoforte

Franz Joseph HAYDN (1732-1809)
Symphonie no. 45, en fa dièse mineur, Hob. I:45, Abschieds-Symphonie


vendredi 7 novembre 2014

In Memoriam: Carlo Bergonzi (1924 - 2014)







Le  montage # 172 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast172



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Le premier de trois montages-hommage prévus pour nos B + B de novembre considère le grand ténor lyrique Italien Carlo Bergonzi, qui nous a quitté le 25 juillet dernier, douze jours après son 90e annibersaire de naissance.

Permettez-moi de reprendre les propos de Sylvain Fort, tirés de sa nécrologie de l'été dernier, "Carlo Bergonzi, la mort du commandeur":

(Nous) n’étions pas né  que déjà il était le chanteur « verdien par excellence », dépositaire d’une « technique exemplaire », incarnation du « legato absolu », et forcément « fidèle au texte comme on ne l’est plus ». Bref, la première fois qu’on entendit Bergonzi, on savait qu’il était grandissime parmi les grandissimes et on n’eut pas à en douter tant il siégeait au rang des immortels. 
(Après tout, direz-vous) le legato, le souffle, le style, le timbre, la rigueur, n’est-ce pas, il n’est pas le seul à les avoir eus en partage.
Alors je vais vous dire, moi, ce qu’il a eu et que ni Di Stefano, ni Corelli, ni Del Monaco, ni Pavarotti, ni personne (et je ne parle pas des Allemands, parbleu, ni des Français, ça non) n’a eu mais que lui a eu et au plus haut point : l’autorité.
Voilà, quand Bergonzi chante, que l’on aime ou pas, on se dit : c’est ainsi que cela se chante. Les nuances, les couleurs, la ligne de chant. Tout respire la vérité du compositeur. Tout semble avoir été conçu pour qu’un jour un ténor le chante comme Bergonzi. Les autres, que voulez-vous, avec tout leur talent, leur génie, leur tripe et leurs aigus claironnants, les autres ténors, donc, font toujours, à un moment ou un autre, un peu pitié. On sent qu’ils souffrent, qu’ils en font un peu trop, qu’ils cherchent notre regard approbateur. Il y a chez les ténors quelque chose de grands adolescents qui nous touche mais aussi, souvent, nous fait nous sentir supérieurs.
Bergonzi, lui, n’était pas seulement un grand chanteur, c’était le patron. Il entrait sur scène, il chantait et l’audacieux qui s’imaginait pouvoir trouver quoi que ce soit à redire à cette façon de chanter – oui, même « La Donna è mobile » - se serait aussitôt couvert d’un ridicule sinistre et aurait attiré de la part du Maestro Bergonzi le rictus du plus parfait mépris.
Cette arrogance de Bergonzi, cette façon si assurée et définitive de chanter, cette manière de nous faire comprendre qu’une vérité adamantine sortait de son gosier, et que le Style lui avait été injecté en intraveineuse au berceau, oui tout cela en fit un ténor somme toute fort peu italien. Car le ténor italien au contraire est blessé, paranoïaque, fragile, pathétique. Bergonzi était souverain et docte.
Cela ne vous fait penser à personne ?
Mais si : à Fischer-Dieskau. Ah, ils se sont tellement bien entendus ces deux-là ! Ils en avaient plein la bouche l’un de l’autre. « Monsieur Bergonzi, qui est le meilleur baryton ? – Fischer-Dieskau ! » ; « Monsieur Fischer-Dieskau, qui est le meilleur ténor ? – Carlo Bergonzi ». Et les deux compères (quasiment du même âge) d’enregistrer le Don Carlo de Solti, et Rigoletto, et Macbeth, et bien sûr un très improbable disque de duos que chacun des deux considérait comme son disque le plus réussi !

Je pourrais tout copier/coller de cet essai foirt éloqient, une analyse posthume de ce grand ténor. Laissons sa voix et son talent faire son éloge! Le montage d'aujourd'hui comporte trois volets distincts. Dans un premier temps, Bergonzi exécute une poignée de chansons napolitaines de la fin du XIXe et début du XXe siècles. J'ai partagé mes impressions sur ces onterprétations dans ma Chronique du Disque de septembre, et clairement j'aime bien ces prestations.

Le sencond volet présente Bergonai "à découvert", en récital accompagné par un pianiste, dans des airs baroques Italiens. Pas toutes ces plages sont nécessairement baroques, mais elles sont toutes pré-romantiques. Seul Bergonzi peut livrer ce matériel avec une note quasi-romantique, qui sugère éloqiemment que Verdi et Puccini avaient faites leurs classes en considérant ces compositeurs.

Enfin, Bergonzi chante Verdi, et j'y ai même ajouté Bergonzi et DFD en duo, histoire de permettre au regretté baryton allemand de partager la scène avec son ténor Italien préféré...

Bonne écoute!



mardi 4 novembre 2014

L'Aeolian String Quartet joue Haydn (1ère partie)


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 4 novembre 2014.


La revanche du vinyle revient cette semaine avec le premier de deux volets dédiés à l'audition d'un écrin de 6 disques de quatuors de Joseph Haydn

Haydn était le Kapellmeister de la cour du Prince Nikolaus Esterházy, un grand amoureux de musique et musicien amateur; il était l'adepte du baryton à cordes — appelé aussi « viola di Bardone » ou « bardone » —  un instrument à cordes du xviiie siècle, appartenant à la famille des violes de gambes. Il s'agit d'une variante de la viola bastarda baroque.

Haydn composa pour son maître plus de 170 œuvres (solos, trios, et divertissements) pour le baryton , compositions - et instrument - maintenant oubliées.  Toutefois, il n'y a aucune trace d'une commande princière pour des quatuotrs à cordes, un style de composition que Haydn a perfectionné à un poin tel qu'on l'appelle le "Père du Quatuor".

Etrange, n'est-ce pas?

Ce zèle s'explique peut-être par le fait qu'Haydn cherchait à perfectionner son art compositionnel en explorant les textures particulières de cette combinaison d'instruments, qui s'extrapole bien à une phalange de cordes plus riche, comme celle de ses symphonies.

Une autre raison peut bien être le facteur d'isolement créé par l'emploi d'Haydn. Haydn dira, "je pouvais, à la tête d'un orchestre, faire des expériences, voir de mes yeux ce qui créait une impression ou et ce qui pouvait l'amoindrir; ainsi, faire de coupures, ajouter ou prendre des risques. Parce que j'étais isolé du monde, avec personne dans les paragess pour que je me sente incertain ou pour me persécuter, ainsi je suis devenu un compositeur original."

C'est à 40 ans qu'Haydn composera les six quatuors qui forment son opus 20, le troisième groupe de quatuors qu'il composera dans l'isolement relatif d'Eszterháza. On appelle ce groupe les "quatuors du Soleil" car l'image du soleil levant arborait la couverture d'une des éditions.

Je prendrai quelques lignes lors du prochain volet (en décembre) pour parler des artistes et de leur intégrale des quaruors de Haydn.

Bonne écoute!




Franz Josef Haydn (1732-1809)
Quatuors pou cordes, Op. 20
no. 1. (mi bémol majeur), Hob.III:31
no. 2. (ut majeur), Hob.III:32
no. 3. (sol mineur), Hob.III:33
no. 4. (ré majeur), Hob.III:34
no. 5. (fa mineur), Hob.III:35
no. 6. (la majeur), Hob.III:36

The Aeolian String Quartet:

Emanuel Hurwitz & Raymond Keenlyside - Violons
Margaret Major - Alto
Derek Simpson - Violoncelle

Plages tirées des disques  1-3 de l'écrin  "Joseph Haydn, Aeolian String Quartet ‎– Haydn String Quartets Volume 6 [Op.20 & Op.64]"
London ‎– STS15447-52-6

(Merci à LUDOVICUSDEOLOR. pour avoir pris le temps de publier ces clips sur YouTube)


dimanche 2 novembre 2014

Die Tote Stadt (Korngold)

Le billet suivant est adapté depuis une réflexion en anglais publiée sur OperaLively le 20 avril 2013.


Certains propos et hyperliens furent revisés pour cette rééedition.

Afin de ne pas faire une surdose d'opéras - suite à notre programme Menotti de vendredi passé - je me suis permis de déroger de ma coutume de programmer l'opéra du mois le 1er, et je vous l'offre 24 heures plus tard, dans le câdre d'En Pantoufles.

Le choix de cette semaine continue notre regard sur l'oeuvre opératique de l'Autrichien Erich Wolfgang Korngold, reconnu aujourd'hui surtout pour ses trames sonores pour le cinéma. Comme j'en faisais allusion la semaine dernière, le jeune Korngold s'est rapidement établi en Autriche comme compositeur d'opéras, et l'oeuvre de cette semaine est sans doute son succès le lus retontissant, monté assez régulièrement compte tenu des circonstances.

C'est donc un Korngold de 23 ans qui nous donne cet opéra, Die Tote Stadt (trad. lit. La ville morte), qui sera convoité par plusieurs entrepreneurs en Allemagne et en Autriche. Il sera créé le 4 décembre simultanément à Hambourg et à Cologne - dans cette dernière municipalité, sous la baguette d'Otto Klemoperer, non moins!

Il faut se mettre dans le bain quelque peu - nous sommes donc à peine deux ans après la Première Guerre Mondiale, et la Belgique fut un des théâtres majeurs de ce conflit. La combinaison du lieu (Bruges) et la mémoire récente de l'effet dévastateur et souvent pertinent de la perte d'êtres chers conspirent à faire de Die Tote Stadt un opéra avec un sujet qui colle à l'auditoire. En l'espace de deux ans, l'opéra fera le tour du momde, monté même au Met de New-York. Pas mal pour un compositeur qui est encore dans la vingtaine!

Korngold s'exécute ici non seulement comme compositeur, mais aussi comme librettiste, en collaboration avec son père. Ils adopteront le pseudonyme "Paul Schott", qui prend le prénom du protagoniste principal et le nom de la maison d'édiiion... En fait, l'identité du lbtettuste ne sera révélée qu'après le décès de Korngold.

L'opéra prend son inspiration du roman Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach et présente Paul, un jeune homme veuf qui a peine à se remettre de sa circonstance. Il garde intacte la chambre de son épouse disparue, Marie, et y trouve refuge plus souvent qu'à son tour, sombrant dans une dépression. Encouragé par un ami de reprendre goût à la vie, il fera la rencontre de Marietta qui pourrait bien être la soeur jumelle de sa bien-aimée, c'est à s'y méprendre!

L'opéra suit Paul qui tente de retrouver Marie à travers Marietta, sombrant de plus en plus dans une atmosphère malsaine. A la toute fin de l'opéra, Paul tire la conclusion qu'il doit quitter Bruges et refaire sa vie.

Comme ce fut le cas pour l'ensemble de l'oeure précoce de Korngold, le régime Nazi mettra cette oeuvre à l'index à cause de l'ascendance juive de son compositeur. Toutefois, et tristement, l'opéra et l'ensemble de son oeuvre pré-Hollywoodienne redeviendront à la mode après le décès du compositeurr.




Erish Wolfgang KORNGOLD (1897-1957)
Die tote Stadt, op. 12
Opéra en trois actes, livret en allemand de Paul Schott, apràs Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach.



Argument: http://fr.wikipedia.org/wiki/Die_tote_Stadt#Argument
Livret: http://www.opera-arias.com/korngold/die-tote-stadt/libretto/

(La prestation est accompagnée des commentaires de Sean Bianco, en anglais)

samedi 1 novembre 2014

Programmation - novembre 2014

Thématique du mois

Novembre est un mois habituellement dédié à la mémoire de ceux qui nouys ont quitté au cours de l'année, avec un accent particulier envers nos Forces Armées autour du Jour du Souvenir. Cette année, en plus du centenaire du début des hostilités de la Première Guerre Mondiale et du 75e de la Deuxième on doit ajouter les récents évènements près de la Colline Parlementaire ici à Ottawa.

Blog et Baladodiffusion du vendredi
 

Dimanche "en pantoufles"

Afin de rehausser votre expérience sur l'Idée Fixe

 Ne manquez pas d'écouter la playlist du mois sur MQCD Musique Classique, un ensemble de transferts vinyl. La voici et visitez la page d'accueil du forum pour l'écouter!

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