vendredi 7 novembre 2014

In Memoriam: Carlo Bergonzi (1924 - 2014)







Le  montage # 172 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast172



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Le premier de trois montages-hommage prévus pour nos B + B de novembre considère le grand ténor lyrique Italien Carlo Bergonzi, qui nous a quitté le 25 juillet dernier, douze jours après son 90e annibersaire de naissance.

Permettez-moi de reprendre les propos de Sylvain Fort, tirés de sa nécrologie de l'été dernier, "Carlo Bergonzi, la mort du commandeur":

(Nous) n’étions pas né  que déjà il était le chanteur « verdien par excellence », dépositaire d’une « technique exemplaire », incarnation du « legato absolu », et forcément « fidèle au texte comme on ne l’est plus ». Bref, la première fois qu’on entendit Bergonzi, on savait qu’il était grandissime parmi les grandissimes et on n’eut pas à en douter tant il siégeait au rang des immortels. 
(Après tout, direz-vous) le legato, le souffle, le style, le timbre, la rigueur, n’est-ce pas, il n’est pas le seul à les avoir eus en partage.
Alors je vais vous dire, moi, ce qu’il a eu et que ni Di Stefano, ni Corelli, ni Del Monaco, ni Pavarotti, ni personne (et je ne parle pas des Allemands, parbleu, ni des Français, ça non) n’a eu mais que lui a eu et au plus haut point : l’autorité.
Voilà, quand Bergonzi chante, que l’on aime ou pas, on se dit : c’est ainsi que cela se chante. Les nuances, les couleurs, la ligne de chant. Tout respire la vérité du compositeur. Tout semble avoir été conçu pour qu’un jour un ténor le chante comme Bergonzi. Les autres, que voulez-vous, avec tout leur talent, leur génie, leur tripe et leurs aigus claironnants, les autres ténors, donc, font toujours, à un moment ou un autre, un peu pitié. On sent qu’ils souffrent, qu’ils en font un peu trop, qu’ils cherchent notre regard approbateur. Il y a chez les ténors quelque chose de grands adolescents qui nous touche mais aussi, souvent, nous fait nous sentir supérieurs.
Bergonzi, lui, n’était pas seulement un grand chanteur, c’était le patron. Il entrait sur scène, il chantait et l’audacieux qui s’imaginait pouvoir trouver quoi que ce soit à redire à cette façon de chanter – oui, même « La Donna è mobile » - se serait aussitôt couvert d’un ridicule sinistre et aurait attiré de la part du Maestro Bergonzi le rictus du plus parfait mépris.
Cette arrogance de Bergonzi, cette façon si assurée et définitive de chanter, cette manière de nous faire comprendre qu’une vérité adamantine sortait de son gosier, et que le Style lui avait été injecté en intraveineuse au berceau, oui tout cela en fit un ténor somme toute fort peu italien. Car le ténor italien au contraire est blessé, paranoïaque, fragile, pathétique. Bergonzi était souverain et docte.
Cela ne vous fait penser à personne ?
Mais si : à Fischer-Dieskau. Ah, ils se sont tellement bien entendus ces deux-là ! Ils en avaient plein la bouche l’un de l’autre. « Monsieur Bergonzi, qui est le meilleur baryton ? – Fischer-Dieskau ! » ; « Monsieur Fischer-Dieskau, qui est le meilleur ténor ? – Carlo Bergonzi ». Et les deux compères (quasiment du même âge) d’enregistrer le Don Carlo de Solti, et Rigoletto, et Macbeth, et bien sûr un très improbable disque de duos que chacun des deux considérait comme son disque le plus réussi !

Je pourrais tout copier/coller de cet essai foirt éloqient, une analyse posthume de ce grand ténor. Laissons sa voix et son talent faire son éloge! Le montage d'aujourd'hui comporte trois volets distincts. Dans un premier temps, Bergonzi exécute une poignée de chansons napolitaines de la fin du XIXe et début du XXe siècles. J'ai partagé mes impressions sur ces onterprétations dans ma Chronique du Disque de septembre, et clairement j'aime bien ces prestations.

Le sencond volet présente Bergonai "à découvert", en récital accompagné par un pianiste, dans des airs baroques Italiens. Pas toutes ces plages sont nécessairement baroques, mais elles sont toutes pré-romantiques. Seul Bergonzi peut livrer ce matériel avec une note quasi-romantique, qui sugère éloqiemment que Verdi et Puccini avaient faites leurs classes en considérant ces compositeurs.

Enfin, Bergonzi chante Verdi, et j'y ai même ajouté Bergonzi et DFD en duo, histoire de permettre au regretté baryton allemand de partager la scène avec son ténor Italien préféré...

Bonne écoute!



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