vendredi 27 novembre 2015

Le Blues





Notre montage # 211 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast211




=====================================================================
Notre B + B pour novembre explore un genre musical très spécifique, et nous permet de rendre hommage à trois disparus dont un plus tôt cette année.

La traduction littérale du mot « blues »  est cafard, mais le genre musical représente plus qu’un mal passager – c’est l’expression du cœur brisé, d’une douleur morale profonde. On parle de séparation

Depuis qu’elle m’a quitté – Since my baby left me – dans le classique de Presley Heartbreak Hotel, littéralement l’hôtel du cœur brisé

Ou, comme dans l’hymne rock québécois Câline de Blues :

L’aut’ soir j’ai chanté du Blues / L’aut’ soir, ça l’a rendue jalouse

Le choix de cette sélection pour notre montage est également un hommage au soliste (et l’âme créatrice) du groupe Offenbach Gerry Boulet, qui nous a hélas quitté il y a 25 ans cette année. Une voix inoubliable « brisée par l’alcool, la cigarette et les nuits folles ».

La tradition du Blues, et ceci est sûrement établi par les exégètes musicaux, en est une Afro-Américaine, qui trouve ses racines dans les lamentations des chanteurs Noirs du Sud des États-Unis. L’un de ces chanteurs, sans doute celui qu’on associe le plus avec le blues du Mississippi est Robert Johnson. La célébrité de Johnson, un artiste de la guitare acoustique, est scellée lors d’une session d’enregistrements dans une chambre d’hôtel de San Antonio au Texas en 1936. L’artiste, seul avec sa guitare, signera plus d’une quinzaine de plages lors de cette session, dont l’hymne Blues par excellence Sweet Home Chicago.

Johnson est crédité avec cette composition, quoique la mélodie (et même des parties du refrain) font partie de la tradition orale des états du Sud, une espèce d’appel à quitter ces terres racistes pour des pays plus favorables, dont la Californie. Étrangement, Californie et Chicago se retrouvent dans la même phrase, un non-sens géographique s’il en est un! Chicago, il faut l’avouer, est perçu aujourd’hui come la capitale du Blues.

Un jeune Seiji Ozawa, alors directeur artistique du festival d’été de Ravinia en banlieue de Chicago découvre le blues dans un cabaret local, et se lie d’amitié avec Corky Siegel et Jim Schwall, qui sont au cœur d’un blues band de la région. Ozawa caresse l’idée de réunir ces artistes avec un orchestre dans une pièce de Blues à la sauce classique, et il commande au compositeur local William Russo. Le résultat est « trois pièces pour Blues Band et Orchestre Symphonique », qu’il endisquera avec Siegel, Schwall, leurs acolytes et son orchestre de San Francisco. Chaque pièce impose à l’orchestre une partition stricte et permet aux bluesmen plus de liberté. La signature rythmique de chaque pièce fait appel aux patterns traditionnels du blues.

Le maître d’Ozawa, Leonard Bernstein, se frottera également au Blues. Comme chef, il commandera et créera en 1959 une symphonie du même Russo (Sa 2e symphonie « Titans ») et comme compositeur s’inspirera d’une chanson de son cru, Big Stuff, qui sera le leitmitiv centtral de son ballet de 1944 Fancy Free. La chanson, originalement chantée par sa sœur Shirley, fut composée avec une autre chanteuse en tête: Billie Holiday. Mme Holiday endisquera cette chanson quelques années plus tard, et c’est cette interprétation – avec des extraits du ballet – qui fait le montage. Bernstein, qui nous a également quitté il y a 25 ans cette année, fait donc l’objet d’un autre hommage aujourd’hui.

Le dernier hommage est réservé au « Roi du Blues », le légendaire B. B. King, qui nous a quittés l’été dernier. King et sa guitare électrique « Lucille » ont beaucoup voyagé – et performé – au long d’une carrière qui fut interrompue par la maladie alors que King était septuagénaire. Associé avec plusieurs classiques du Blues, et reconnu comme sans doute le plus grand artiste Blues « électrique » de tous les temps, j’ai choisi quelques titres de son répertouire, dont The Thrill is Gone.


Bonne écoute!


0 commentaires:

Publier un commentaire

 

Pages vues la semaine précédente