vendredi 30 décembre 2016

L’autre Bohème



Le billet su ivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois de décembre 2016.



Parmi les grands succès opératiques de la fin du XIXe siècle, La Bohème est sans doute l’un des opéras de Puccini les plus aimés. Toutefois, il y a une histoire peu connue qui implique non seulement Puccini, mais un autre compositeur contemporain de ce dernier, et une histoire qui culmine avec une autre version du même opéra, ou à tout le moins un opéra inspiré de la même source dramatique.

Ruggero Leoncavallo (1857-1919) est, bien sûr, mieux connu comme le compositeur de Pagliacci. Il a eu la malchance d'écrire un autre très bon opéra, La Boheme, (créé en 1897) à peu près au même moment que l'opéra de Puccini (créé en 1896). Si le chef-d'œuvre de Puccini fait la programmation des grandes maisons d'opéra régulièrement,  l'opéra de Leoncavallo est quant à lui en marge du répertoire lyrique.

Son adaptation du roman de Murger est bien conçu, asssorti de moments musicaux intéressants. Son livret toutefois (par Leoncavallo lui-même) n’est pas aussi bon que celui tiré par Luigi Illica et Giuseppe Giacosa pour Puccini. Il passe de la comédie au désespoir sombre entre les actes 2 et 3 et semble un peu déséquilibré. Les deux opéras montrent clairement la différence entre le talent et le génie. L’œuvre e Puccini ne laisse donc pas de place pour un produit inférieur; même s’il est monté occasionnellement ou certains de ses arias sont proposés lors de galas. 

Si le sujet traité est essentiellement le même, il y a des différences – certains passages dans l’un deviennentt une anecdote ou un fil secondaire dans l’autre. Si Puccini s’intéresse à Rodolfo et Mini, Leoncavallo donne les meilleures répliques à Musetta et Marcello (dans la version de Leoncavallo Marcello est un ténor tandis Rodolfo est le baryton!)

Afin de compléter le survol sommaire avant l’écoute d’une performance complète, voici deux des airs les plus connus:








Ruggero LEONCAVALLO (1857-1919)

La Bohème (1896-97)
Opéra en quatre actes, livret italien du compositeur

DIXTRIBUTION PRINCIPALE
Doro Antonioli (Marcello)
Ettore Bastianini (Rodolfo)
Mafalda Masini ( Musette)
Rosetta Noli (Mimì)

Coro del Teatro San Carlo di Napoli (Michele Lauro, 
maître des choeurs)
Orchestra del Teatro San Carlo di Napoli 
Francesco Molinari Pradelli, direction
Performance publique, Teatro San Carlo (Naples), 8 mars 1958

Argument (en anglais) – http://www.jmucci.com/opera/boheme2.html

Livret – http://www.rodoni.ch/VERISMO/boheme/boheme-leonca2.html 
Hyperlien (Liber Liber) = http://www.liberliber.it/online/auto...llo/la-boheme/

Internet Archive:

Acts 1 & 2 - https://archive.org/details/leoncavallo_la_boheme_mp_06_etc
Acts 3 & 4 - https://archive.org/details/leoncavallo_la_boheme_mp_25_etc

vendredi 23 décembre 2016

Bilan Annuel 2016

2016 tire déjà à sa fin, et c’est le moment pour mon éditorial annuel, assorti de mon « scrapbook » YouTube annuel, à titre de récompense pour votre attention alors que je déambule çà et là, passant d’une sujet à l’autre.

L’année 2016

Cette année fut la première année complète sous mon « régime réduit » de partages et de billets. Le résultat : seulement 24 montages furent produits cette année. Je compte augmenter ma production au cours des 12 prochains mois.

Ceux qui suivent la version anglaise du blog s’apercevront que dans l’ensemble j’émets à peu près autant de billets et de partages sur les deux sites, mais que certains sujets n’ont pas encore fait l’objet d’une adaptation française. A l’origine, j’avais pensé offrir plus de billets de la série En Pantoufles cette année que le nombre modeste qui furent ultimement réalisés. C’est en partie le résultat d’un manque de temps, et en partie dû à un peu de procrastination. On verra si je serai mieux disposé à l’avenir!

En avril dernier, sur mon site anglais, j’ai entamé un projet à long terme, et j’ai commencé l’adaptation française de ce projet sur MQCD-Musique-Classique en octobre. Nous accusons un retard de 8 épisodes par rapport à la version anglaise, et je ne prévois pas rattraper– j’entends rester bien en recul par rapport au Projet 366. Ceci me permet de préparer mes adaptations sans pression. Je prévois que l’épisode de décembre 2017 partagera le contenu de l’épisode anglais de décembre 2016… Ainsi donc, nous allons espacer nos routes du laitier de manière telle que nous serons déphasés par environ 12 mois, et ensuite nous produirons des épisodes à la même fréquence (mensuelle) qu’en anglais.

Un clin d’œil à nos amis (et amies) lecteurs et auditeurs, sur nos diverses plateformes. Les visites/lectures et écoutes/téléchargements sont fidèles aux années passées, en dépit de notre présence réduite. Les commentaires restent frugaux, mais généralement instructifs. Certains commentaires rappellent que dans ces pages, nos opinions ne font pas toujours l’unanimité, et qu’on doit faire attention de ne pas proposer une opinion comme autre chose… Dans le fond, on peut être en désaccord, mais le côté rassembleur de cet exercice c’est le fait que nos partages sont lus et écoutés, et ce même par ceux et celles qui ont leurs réserves sur nos propos. Vive la liberté d’expression!

Avant-Goût 2017

Afin de distribuer des montages supplémentaires, je compte recycler Mardi en Musique avec une offre trimestrielle. Les mois de « cinq mardis », je proposerai un montage « en nouveauté » en-dehors de la série B+B. Si ce 5e mardi est le 30 du mois, peut-être le retrouvera-t-om dans un Quinze que j’en pense

Tant qu’à QQJP, je compte continuer la rotation Jadis sur Internet/Revanche du Vinyle/Routes du Laitier autant que possible.

Au fil des ans, je me suis donné comme mission de répandre le répertoire sans revenir sur des œuvres déjà partagées en montage. Pour des raisons de programmation (en vue de notre projet long-terme), je ne compte pas imposer cette restriction d’une façon catégorique. (Les quatre ou cinq premiers montages prévus en 2017 réexaminent des œuvres déjà programmées auparavant). J’espère que ce changement dans nos procédures ne sera pas reçu négativement!

Comme je l’ai signalé plus tôt, j’ai l’intention de faire un peu de rattrapage en programmant des billets qui n’ont pas encore été francisés, que ce soit dans le cadre de nos rubriques régulières, ou en introduisant des Mardi en Musique et des En Pantoufles spontanés. La revision de billets dans le cadre des Routes du Laitier sont également à prévoir – spécifiquement afin de partager des documents qui furent jadis hébergés sur docstoc.

Je n’ai pas prévu de séries-thématiques en particulier, sauf pour un autre cioup de cœur sur kes concerti pour piano « tardifs » de Mozart - à surveiller pour la Revanche du vinyle, avec des rappels possibles de montages en sélection souvenir et au moins une nouveauté.

Scrapbook 2016

Avant de céder la place à nos clips vidéo, un dernier gros merci à nos lecteurs et auditeurs assidus (je les reconnais sur Facebook!), avec nos meilleurs vœux pour le Temps des Fêtes et le Nouvel An 2017!


Votre amical mélomane branché



jeudi 15 décembre 2016

Respighi - Orchestre Symphonique De Montréal, Charles Dutoit ‎– Fontaines de Rome, etc.



Le billet su ivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois de décembre 2016.



Né à Bologne, Ottorino Respighi y entreprend sa formation en violon, piano et en composition. Violon-solo de l’orchestre du théâtre Marinski en 1900, Respighi étudie brièvement la composition avec Rimski-Korsakov, ce qui a largement influencé son œuvre. Après une brève association avec le quintette Mugellini, il fera une tournée en Allemagne avant de retourner définitivement en Italie afin de composer et d’enseigner.

On compte environ 200 compositions dans l’œuvre de Respighi: des opéras, des œuvres allant du piano seul jusqu’au grand orchestre. Toutefois, les mélomanes associent surtout le compositeur à un triptyque de poèmes symphoniques, sa soi-disant trilogie Romaine : les fontaines de Rome, les pins de Rome et les fêtes Romaines.

Ce trio de poèmes symphoniques met en évidence la capacité qu’a Respighi à peindre des fresques atmosphériques, saupoudrées de modernisme (à la Richard Strauss et Claude Debussy). Autant les fontaines sont une surprenante étude de tons – imitant la luminosité des moments du jour, autant les pins proposent une vision champêtre. Tant qu’aux festivals, on s’attarde à créer un voyage dans le temps, assorti d’imagerie allant de Rome antique aux sons contemporains d’une fête foraine.

Le disque retenu ce mois-0ci fait partie d’une série d’enregistrements s’étalant sur une période de 20 ans présentant l’Orchestre Symphonique de Montréal sous la baguette de Charles Dutoit, Ces enregistrements ont en commun l’acoustique de la vieille église de Saint-Eustache, au Nord-Ouest de l’île de Montréal. Cette église historique, qui fut le siège de l’ultime escarmouche entre les forces coloniales et les Patriotes de 1837 porte encore les vestiges de la bataille le long de sa façade. La clarté du son produit dans cette enceinte contribue à l’audition de ces bonbons orchestraux.

Bonne écoute!


Ottorino RESPIGHI (1879 - 1936)
Pini di Roma, P. 141
Feste romane, P. 157
Fontane di Roma, P. 106
Orchestre Symphonique de Montréal
Charles Dutoit, direction

Enregistrement: St-Eustache (Québec), juin 1982
Format: Vinyle (DDA)




vendredi 9 décembre 2016

Die Tageszeiten





Notre montage # 236 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast236



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Décembre déjà! Voici donc le dernier B+B (avec balladodiffusion) pour 2016; notre prochain rendez-vous sera notre bilan annuel avec playlist Youtube de parcelles musicales recueillies au long de l'année.

Ferdinand Maximilian von Morzin est un comte et aristocrate de Bohémie, qui fut le premier "employeur" de Joseph Haydn. Pour le comte Morzin, Haydn composera quelques unes de ses premières symphonies. Si cet emploi fut de courte durée, ce fut lors l'un des concerts organisés par le comte qu'Haydn fera la conaissance du Prince Paul Anton Esterházy, pour lequel il servira comme directeur musical pendant près de 30 ans.

Esterházy fera un séjour comme diplomate à Naples, et il y développera une oreille pour la musique Italienne, particulièrement pur les concerti de Vivaldi. Il discuta avec Haydn des fameuses Quatre Saisons et lui propose de créer une collection dans le même genre. Ceci est la genèse de Die Tageszeiten (trad. lit. les moments de la journée), un triptyque de sympĥonies connues comme le matin, le midi et le soir.

Vous remarquerez que certaines sections de ces symphonies sont en quelque sorte des concerti grossi en isolant violon, violoncelle et contrebasse - seuls ou en combinaison - d'avec l'orchestre.

La prestation retenue est extraite de l'intégrale Haydn de la maison Hyoerion avec le Hanover Band sous Roy Goodman.

Bonne écoute!






mercredi 30 novembre 2016

Les routes solitaires I



Le billet suivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois de novembre 2016.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






NDLR – Les Routes du Laitier vont proposer une série de feuilles de route autour des prochains volets qui exploreront des œuvres dans le contexte des effectifs nécessaires à leur interprétation, allant du musicien seul jusqu’au grand orchestre. Cette exploration occupera la prochaine demi-douzaine de mes interventions sur ce fil.


Sommaire


La réflexion de cette quinzaine est la première de deux interventions proposant des œuvres pour instrument seul. Le musicien seul avec son instrument, c’est la musique dans sa plus simple expression, dénudée, et se rapprochant le plus du processus du compositeur, qui était sans doute seul à son instrument, plume à la main.


Certains peuvent penser que de se limiter à une seule voix limite l’étendue et la complexité d’une composition. Penser ainsi me semble imputer une limite intrinsèque à toute œuvre, une limite « chromatique » dans le sens scientifique du terme, une référence au spectre sonore, limité à la bande de fréquences entre 20 et 20,000 hertz…



Le diagramme ci-haut propose la panoplie d’instruments « conventionnels » (absence d’instruments électroniques ou d’artifices tels les bandes magnétiques populaires dans le répertoire expérimental de la fin du XXe siècle) versus le rayonnement sonore. Cette analyse, cependant, omet deux autres dimensions importantes aux compositeurs: la dimension « dynamique » (oû le compositeur joue avec le rythme, la vitesse et même l’intensité du son) et ce que j’appelle la dimension « virtuose », ou la capacité du musicien à ajouter du piquant dans son interprétation (le shmaltz, le vibrato, etc. etc.)


Je vous invite donc, alors que vous suivez les feuilles de route proposées ici-bas de porter une attention particulière à l a créativité du compositeur qui prend une situation qui apparaît n’être « que la peau et les os » et lui confère tant de satisfaction… auditive faisannt usage de toute la palette à sa disposition!


Vos feuilles de route



Feuille de Route #3: Sonates pour Instrument Solo

Le répertoire pour instrument solo est dominé par le piano, et le graphique proposé plus tôt explique aisément l’attrait d’un instrument qui peut attaquer une grande part du spectre sonore. Il existe, cependant, des œuvres pour la guitare et le violon qui offrent beaucoup de possibilités! [Lire notre réflexion]


Hyperlien au menu – https://archive.org/details/pcast201-Playlist 




Feuille de Route #4: Sonates pour piano de Mozart

Un bref échantillon de quatre sonates pour piano d’Amadeus, y compris la célébrissime sonate au « Rondo à la Turque ». [Lire notre réflexion]


Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/07SoneteNo.18EnFaMajeurK.53




Feuille de Route #5: Les caprices pour violon de Paganini



Si vous croyez que le violon est un instrument « criard », vous vous devez d’écouter ces 24 petits bijoux, interprétés avec brio par l’Italo-Américain Ruggiero Ricci. [Lire notre réflexion]


Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/Ruggiero...ganiniCaprices



Feuille de Route #6: Valses pour piano

On oublie que le terme sonate s’applique à toute œuvre instrumentale (par opposition à la cantate, une œuvre chantée). On peut trouver d’autres noms pour des sonates, des noms évocateurs comme une arabesque, un nocturne, une gymnopédie ou encore le nom d’une danse « galante » (comme un menuet) ou une danse plus populaire, comme un tango ou une valse. Voici donc une collection de valses pour piano traversant près de deux siècles de traditions musicales. [Lire notre réflexion]


Hyperlien du menu – https://archive.org/details/pcast219-Playlist 


vendredi 25 novembre 2016

Skandalkonzert





Notre montage # 235 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast235


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Le B+B de cette semaine entreprend la re-création du programme propose à;’auditioire de la Grande Salle du Musikverein de Vienne le 31 mars, 1913.

Il existe des “dates butoir”, des jalons importants auxquels on peut pointer afin d’indiquer la “fin d’une époque” ou – plus justement – le début d’une nouvelle époque. Dans le cas de la musique classique dite “contemporaine“, on souligne particulièrement la création du Sacre du Printemps de Stravinski au théâtre des Champs-Elysées le 29 mai 1913. Toutefois, certains considèrent cet évènement comme étant le frère-jumeau d’un évènement d’une égale importance: le Skandalkonzert.
Ce concert “scandaleux” fut dirigé par Arnold Schoenberg et mit en évidence la musique d’élèves et d’associés de la soi-disant Deuxième École Viennoise de musique (même si deux des compositeurs au programme doivent être considérés des “membres honorifiques”.)

Comme ce sera le cas quelques semaines plus tard au récital des Ballets Russes, la soirée tournera à l’émeute, et laissera le public en état de choc.

(Lors de l’émeute, un coup de poing servi par un des promoteurs du concert, Erhard Buschbeck, fut l’objet d’une poursuite en justice et un des témoins appelés , le compositeur Oscar Straus, suggèrera à la cour que ce fut le moment le plus harmonieux de la soirée.)



Le programme:


Avec le recul et la perspective que nous offrent les décennies écoulées, il peut être un peu difficile d’apprécier “le scandale”… La symphonie de chambre du maître Schoenberg, par exemple, est loin des pièces dodécaphoniques que proposera le compositeur dans les années qui suivront le concert en question. Toutefois, la musique de ses émules Berg et Webern reste tout aussi tranchante que lors de l’exercice de 1913. La version du Webern au montage n’est pas la version entendue au concert, mais plutôt une version revue pour “grand orchestre”, ultimement publiée comme son op. 6.

Zemlinski tant qu’à lui offre une musique qui reste, somme toute, Post-Romantique dans son approche – plus en ligne avec Johannes Brahms qu’avec la Deuxième École. Voici le cycle complet:



La source de l’émoi de la soirée sera les Altenberg Lieder. Selon l’hebdo Die Zeit, à peine après avoir amorcé le deuxième extrait, le public se met à rire, ce qui amène Schoenberg depuis son pupitre à exiger le décorum, par respect pour l’exécution: “ceux qui ne peuvent garder le silence peuvent quitter la salle” dira-t-il. Alors que la cohue continue, il demandera qu’on appelle “les autorités publiques”. Le chef de police, qui ne parviendra pas à instaurer l’ordre dans la salle, exigera la fin du concert et l’évacuation avant qu’on exécute les chansons de Mahler.

Et voici le cycle complet des chansoms de Berg:


Notre montage, toutefois, complète le programme coupé-court en 1913, avec une prestation intégrale du cycle des Kindertottenlieder.

En guise de conclusion à ma réflexion, Schoenberg continuera d’appuyer la nouvelle musique, établissant la Verein für musikalische Privataufführungen (Sociétè des performances musicales privees) qui fera la promotion de 117 concerts entre février 1919 et décembre 1921, proposant plus de 350 pièces de compositeurs tels Reger, Stravinski, Bartók, Debussy, Ravel, Satie, Webern, Berg, et autres. Fait à noter, Schoenberg ne programmera aucune de ses compositions lors de ces soirées qui eurent lieu – apparemment – sans tumulte ou intervention policière…


Bonne écoute!

mardi 15 novembre 2016

In Memoriam - Sir Neville Marriner (1924 – 2016)



Le billet su ivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois de novembre 2016.




C'est notre coutume dans ces billets  en novembre de souligner les décès de musiciens au cours de l'année, et il est plus qu'approprié de souligner le départ de Sir Neville Marriner il y a quelques semaines, en partageant un vieux vinyle de ma collection.

Plusieurs, avec raison, associent Marriner avec son l'orchestre de chambre qu'il a fondé - l'Academy of St-Martin in the Fields. ainsi qu'avec le répertoire baroqie et classique qu'il a endisqué avec en l'occurrence MM. Vivaldi, Haydn et Mozart.

On se doit de rappeler ici que Marriner s'est associé avec d'autres ensembles: Le Minnesota Orchestra (chef principal de 1979 - 1986), Orchestre symphonique de la Radio de Stuttgart (chef principal de 1986 - 1989) et l'Orchestre de chambre de Los Angeles (chef principal de 1969 - 1979) Avec ces orchestres, en plus de l'Academy, il explorera d'autres périodes du répertoire: Tchaïkovski, Respighi et Stravinski, entre autres.




Un de mes enregistrements ASMF/Marriner préférés est sa version de Pulcinella, et le disque en partage cette quinzaine est un autre Stravinski, 
néo-baroque avec son orchestre de Los Angeles - deux de ses concerti pour orchestre en ses danses concertantes.

Bonne écoute! 



Igor STRAVINSKI (1882-1971)

Concerto en mi bémol majeur f ('Dumbarton Oaks', 1938)
Concerto ien ré majeur ('Basle', 1946)
Danses concertantes (1942)

The Los Angeles Chamber Orchestra
Neville Marriner, direction

EMI Records Ltd. ‎– ASD 3077 (1975)




vendredi 11 novembre 2016

Sibelius entre en scène





Notre montage # 234 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast234


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Le dernier volet de cette courte série de B + B sur la musique de scène considère trois « suites » compilées depuis la musique composée par Jean Sibelius pour des productions scandinaves de pièces de théâtre.

La Carélie est une région qui s'étend de la mer Blanche au golfe de Finlande, à cheval entre la Russie (République de Carélie et Oblast de Léningrad) et la Finlande (Carélie du Sud et Carélie du Nord). Il n’est pas clair si Sibelius reçut une commande pour une musique pour accompagner une prestation scénique organisée par l'Association des étudiants de Viipuri (université d'Helsinki - Viipuri est le nom finnois de Vyborg, une des villes de l'isthme de Carélie.) Il reste que Sibelius composa une ouverture, hit tableaux avec deux intermèdes, dont chaque tableau s’inspire d’évènements historiques pertinents à la région.

L'œuvre reçut alors un chaleureux accueil, probablement aidé par l'élan patriotique, mais Sibelius fut beaucoup plus critique à son sujet et publia la partition partiellement -  l’ Ouverture (op. 10), puis en une suite en trois mouvements (la Suite Karelia op. 11).

Dans un montage vieux de quelques années, j’avais assemblé trois oeuivres inspirées du mélodrame de Maeterlinck Pelléas et Mélisande. À la suite d'une commande du Théâtre suédois d'Helsinki, Sibelius a écrit la musique de scène en 1904-1905 pour la traduction en suédois de la pièce par Bertel Gripenberg. La musique de scène originale est écrite en 10 tableaux dont la suite proposée en montage n'a retenu que 9 tableaux.

Kuningas Kristian II (trad. Lit. Roi Christian II) est une pièce historique scandinave du dramaturge et ami de Sibelius Adolf Paul. La pièce originale traite de l'amour du roi Christian II (souverain du Danemark, de la Suède et de la Norvège) pour une néerlandaise non-anoblie, Dyvecke. Sibelius créa quatre premiers tableaux lors de la première représentation au Théâtre suédois à Helsinki le 24 février 1898, et composera trois autres mouvements (Nocturne, Sérénade et Ballade) l’été suivant. Comme pour Pelléas, Sibélius ne retiendra que les grands moments pour sa suite (cinq mouvements).


Bonne écoute!


dimanche 30 octobre 2016

Trois suites pour violoncelle solo de Bach



Le billet su ivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois d'octobre 2016.




Parmi nos nombreuses interventions au cours des années, nous avons exploré certains des grands corpus du catalogue pour instrument solo de Jean Sébastien Bach – le clavier bien tempéré, les sonates et partitas pour violon solo (jouées à l’alto) un bon nombre de sélections du catalogue pour orgue pour ne nommer que ceux-là.

Cette semaine, je voulais m’attarder sur la série des six suites pour violoncelle solo – en fait, trois d’entre elles. Selon Wikipedia , la faible popularité du violoncelle avant la période romantique expliquerait pourquoi ces suites ne trouvent pas leur place dans le soi-disant répertoire vbien avamnt le XIXe siècle, et n’ont pas atteint leur statut d’incontournable bien avant l’arrivée de Pablo Casals; son talent et son interprétation novatrice leur permirent d'acquérir la reconnaissance qu’elles méritaient.

Les six suites adhèrent à la formule d’une série de danses baroques et inclut un prélude, une allemande, une courante , une sarabande, des « galanteries » (une pièce « double »: menuet, gavotte ou bourrée) et pour finir une gigue. Dans les exemples retenus cette quinzaine, les danses galantes sont un menuet (dans la suite no, 1) et une bourrée (pour les suites nos. 3 et 4).

On peut dresser un parallèle entre la structure de ces suites et celle de la sonate « classique » à quatre mouvements (allegro ABA – lent – menuet/trio et finale) en considérant la séquence allemande – sarabande – danse galante et gigue.

Les prestations au programme furent jadis téléchargées depuis le site MP3.COM – les deux premières sont jouées par John Michel (membre du quatuor Kairos présentés le mois dernier dans ces pages) et l’autre par le violoncelliste Yehuda Hanani (extrait d’un album distribué par la maison Eroica, qui avait l’habitude de promouvoir ses artistes sur le site vétuste).

Bonne écoute!

Johann Sebastian BACH (1685-1750)
Suites pour violoncelle solo
Suite No. 1 en sol majeur, BWV 1007
Suite No. 3 en ut majeur, BWV 1009
John Michel

Suite No. 4 en mi bémol majeur, BWV 1010
Yehuda Hanani

vendredi 28 octobre 2016

Inspirations Shakespeariennes





Notre montage # 233 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast233


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Le B+B de cette semaine considère des œuvres musicales inspirées ou créées expressément pour les pièces de théâtre de William Shakespeare.

Il n’y a rien d’étrange ici –la tradition des drames de l’ère  Tudor et Stuart inclut au moins une chanson dans chaque pièce. Seules les tragédies les plus profondes évitent l’ajout d’interludes musicaux sauf pour les sons des trompettes et des tambours. Dans ses grandes tragédies, William Shakespeare a défié cette orthodoxie et a utilisé des chansons étonnamment émotives, en particulier dans Othello, le Roi Lear et Hamlet. Shakespeare et musique vont donc main dans la main.

On trouve deux catégories d’œuvres musicales qui sont pertinentes à notre sujet – la musique de scène qui accompagne l’action et des œuvres qui s’inspirent du sujet – ou du dialogue – des pièces du « barde ».

Commençons par deux exemples de musique de scène retenus pour le montage de cette semaine : une suite de sélections de la musique de scène composée par un jeune Erich Korngold pour la pièce Beaucoup de bruit pour rien (titre original Much Ado About Nothing), créée à Vienne en 1920 et y connaissant un succès immédiat.

Il est un peu surprenant de constater que l’œuvre de Shakespeare ne trouvera pas sa palace au Grand Écran. La sortie en 1948 de Macbeth du réalisateur Orson We4lles fut en fait que la quatrième adaptation cinématographique d’une pièce de Shakespeare à Hollywood depuis l’avènement du cinéma parlant. (Henry V de Laurence Olivier étant une production Britannique). Welles confie à Jacques Ibert le soin de créer la trame sonore du film, que le chef Adriano (qui s’exécute au montage) qualifie d’une des pages cinématographiques les plus négligées.

Berlioz découvre Shakespeare lorsqu'une troupe de théâtre anglaise vient donner plusieurs représentations à l'Odéon, en 1827. "(Le) succès de Shakespeare à Paris, aidé des efforts enthousiastes de toute la nouvelle école littéraire, que dirigeaient Victor Hugo, Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, fut encore surpassé par celui de Miss Smithson"

Miss Smithson, c’est Harriet Smithson, qui fut l’objet de l’obsession de Berlioz – une aventure assortie d’épreuves qui ne se terminera pas bien ni pour lui ou pour elle. Néanmoins, cette relation nous donne la Symphonie Fantastique, et les pièces telles Roméo et Juliette, Beaucoup de bruit pour rien (qui deviendra Béatrice et Bénédict), et l’ouverture/poème symphonique inspirée par Le Roi Lear, programmée aujourd’hui.

Such Sweet Sorrow du compositeur canadien John Estacio tire son titre d’une intervention de Juliette en vers son cher Roméo (Parting is such sweet sorrow; La séparation est une si douce peine). Dans les notes de programmation qui ont accompagné la création de la courte pièce par le Manitoba Chamber Orchestra, le compositeur fait référence à une vie personnelle en transition, quittant un cheminement établi pour un avenir incertain.


Bonne écoute!


samedi 15 octobre 2016

Les routes du laitier



Le billet su ivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois d'octobre 2016.





Ami(e)s mélomanes, forumistes et lecteurs,

Il y a maintenant cinq ans que je fais des contributions régulières dans les pages de ce forum, la grande majorité de mes interventions étant des partages de musique –des playlists montées depuis YouTube, ou des montages de mon cru qui meublent régulièrement mon blog.

Notre collaboration (si vous me permettez de vous impliquer dans cette entreprise), dans un environnement fréquenté par des initiés tout comme des gens qui se risquent dans « le répertoire » avec un peu moins de confiance franchit ainsi un important jalon, et mérite d’être souligné d’une façon particulière!

Ceci est donc le début d’un projet à long terme, la «version française » si vous voulez d’un projet que j’ai entamé dans mon blog de musique anglaisen avril dernier. Dans ce projet, j’entends « rassembler » un grand nombre des partages musicaux proposés ici et ailleurs au cours des dernières années, avec l’objectif de survoler le répertoire dit classique. Afin de motiver et de mettre en place ce projet, permettez-moi quelques mots d’introduction.

Pourquoi « Les routes du laitier »?

En anglais le terme « milk run » a deux significations. Pris littéralement, le terme sous-entend la routine du laitier d’une ère longtemps révolue, qui se promenait d’un domicile à l’autre chaque matin, afin de livrer sa précieuse marchandise fraîche du jour; un parcours serpentin le long du voisinage.

L’autre signification du terme, plus péjoratif j’en conviens, insinue un trajet parfois interminable, qui fait escale et s’arrête fréquemment - l’itinéraire d’un train de banlieue, ou d’un autocar - l’opposé d’un « express ». Untel itinéraire peut être vu comme un inconvénient, ou – comme je l’entends ici – plutôt comme un vagabondage avec ou sans façon, qui renferme sa quote-part d’aventures et de plaisirs.

Le répertoire – mythe, mystère, intangible

Et vous pourriez ajouter votre adjectif préféré à la liste, y compris « inaccessible » ou même « ambigu ». On ne peut nier l’existence du Répertoire avec un « R » majuscule, mais il reste qu’il s’agît d’un concept amorphe, difficile à cerner. En fait, je pourrais affirmer qu’il n’existe pas de « bibliothèque de base » ou il n’existe pas de liste spécifique des œuvres de musique « indispensables » au mélomane.

On a des tendances, on a des courants, et bien sûr il y a le goût personnel du mélomane, qui préfère certaines « sortes de musique » à d’autres. Il n’y a pas de critère « absolu » qui fait qu’une œuvre est « plus importante » qu’une autre. Lesquels des plus de 500 concerti de Vivaldi sont des œuvres « de base » - autre que Les Quatre Saisons? Toutes les symphonies de Haydn ou seulement que les symphonies Parisiennes etLondoniennes?

L’initiative du forum de se meubler d’une bibli musicale – une initiative louable s’il en est une – a d’après moi deux volets qui sont d’égale importance. Oui, la bibli se veut un répertoire qu’on peut fureter à sa guise, mais nous sommes également invités à « miner » et découvrir son contenu par des playlists mensuelles, informées par les bonnes suggestions de leurs auteurs et regroupées (plus ou moins) par l’âge des enregistrements (l’artéfact de leur admissibilité aux règles des droits d’auteur et du domaine public).

L’objectif de mon projet se veut complémentaire à celle des promoteurs de la bibli. Ainsi donc, sur une base régulière, je vais proposer des « feuilles de route » thématiques, qui feront usage de partages musicaux proposés dans mes chroniques (ici et ailleurs). Chaque feuille de route est associée à des fichiers disponibles dans mes archives publiques (mues par le site Internet Archive) téléchargeables ou disponibles pour écoute « en streaming ».

Un dernier mot – la version originale anglaise du projet se veut didactique. Je ne crois pas que je veux maintenir ce genre de ton ici sur le forum. Mes propos seront plutôt axés sur « la route » elle-même – la grande thématique qui recoupe les suggestions musicales, et je me permettrai occasionnellement de souligner une œuvre, un interprète ou un caractère spécifique d’un des partages sans faire de leçons…

Tant qu’à la fréquence de mes interventions, j’ai l’intention d’ajouter les volets du projet à ma routine existante – qui inclut La Revanche du Vinyleet ma série Jadis sur Internet. Puisque j’interviens habituellement deux fois par mois, je crois que vous aurez droit à une série de rfeuilles de route aux six semaines, ou à peu près.

Voici une table des matières

Titre
Feuilles de route
Les routes alphabétiques1-2
Les routes solitaires (1ère partie)3-6
Les routes solitaires (2ème partie)7-10
Les routes démocratiques (1ère partie)11-19
Les routes démocratiques (2ème partie)20-26
Les routes symphoniques27-34
Les routes concertantes35-41
Les routes lyriques42- 52
Les routes scéniques53-62
Les routes opératiques63-67
Les routes publiques 68-76
Les routes variées 77-81
Les routes triptyques 82-89
Les routes transcrites90-96
Les routes singulières 97-102
Les routes nominales 103-108
Les routes instrumentales 109-117
Les routes polyvalentes 118-122
Les Routes Anciennes123-133
Les routes bachiennes 134-143
Les routes classiques 144-153
Les routes Mozartiennes 154-163
Les routes Haydn-iennes164-173
Les routes Beethoveniennes 174-184
Les routes romantiques 185-194
Les routes romantische195-208
D'autres routes romantiques 209-217
Les routes Tchaikovskiennes 218-227
Les routes modernes 228-237
Les routes Stravinskienes 238-244
D'autres routes Mozartiennes 245-254
D'autres routes symphoniques 255-263
Les routes Mahleriennes 264-270
Les routes pianistiques 271-279
D’autres routes Tchaïkovskiennes 280-287
Les routes cahoteuses 288-300


Le Calendrier du laitier

Il y a presque trois ans maintenant, nous avons entrepris dans ces pages un projet d’exploeariin musicale à long terme, Sous divers volets de ce projet, nous avons parcouru le répertoire de long en large, considérant l’exploitation des effectifs de musiciens, les tendances et traditions au cours des siècles et les compositeurs incontournables.

A la fin du mois de juillet dernier, nous avions compilé trois cents programmes (nos « feuilles de route »), et je compte vous proposer soixante-six autres programmes, complétant ainsi le chiffre magique de 366, soit un programme pour chaque jour d’une année (bissextile).

Ainsi donc, dans cette tranche ultime de notre projet, non seulement y aura-t-il de nouvelles feuilles de route, mais nous nous permettrons une synthèse de l’ensemble de nos programmes sous le format d’un calendrier. Je vous offrirai au début de chaque mois une série de programmes en plus d’un rendez-vous quotidien sur ma chaîne de baladodiffusion Pod-O-Matic entre le 1er septembre 2019 et le 31 août 2020 – 366 jours, exactement.

Si le cœur vous en dit, suivons notre laitier dans ses livraisons quotidiennes…

Calendrier pour septebre à décembre 2019




Version téléchargeable - Seulement disponible en version anglaise L



septembre 2019301-305
octobre 2019306-310
novembre 2019311-314
décembre 2019315-319

Version téléchargeable - Seulement disponible en version anglaise L


janvier 2020320-323
février 2020334-328
mars 2020329-331
avril 2020332-335



(Version téléchargeable - Seulement disponible en version anglais)


mai 2020337-342
juin 2020343-349
juillet 2020350-356
août 2020357-366




vendredi 14 octobre 2016

La Guerre des Etoiles





Notre montage # 232 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast232


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Le B+B de cette semaine est le premier d’une courte série qui explore la musique de scène – et par le fait la musique de la scène virtuelle des grands et petits écrans. La musique de scène dans ma tête inclut le ballet, mais pas forcément l’art lyrique – opéra, opérette et comédie musicale.

Si on exclut pour l’instant le ballet, on trouve deux formes de musique de scène : la musique dite « incidentale », qui comprend des morceaux créés afin de distraire le public lorsque le rideau est baissé : ouvertures, entr’actes et quelques rares épisodes accompagnés de musique et la « trame sonore », qu’on retrouve plus souvent dans le cas du cinéma et des téléfilms, où la musique est omniprésente et joue un rôle semblable à celui d’un des acteurs, conférant spécifiquement l’atmosphère des situations.

Cet artifice est particulièrement important dans le cas du cinéma muet, où l’absence de dialogue invite cette nécessité. On ne peut imaginer un film muet sans l’apport d’une trame préenregistrée ou interprétée sur le tas, soit par un pianiste ou – dans le cas des temples du cinéma d’antan – avec le versatile orgue Wurlitzer assorti d’effets sonores.

Avec l’avènement du cinéma parlant (et par surcroît de la synchronisation image et son) la musique prend une place de choix : que ce soit dans les comédies musicales et revues diverses, ou dans le cas de films « à grand déploiement », où les studios investissent dans des trames riches interprétées par de grands orchestres. Cet « Age d’or » a sa part de compositeurs : Max Steiner, Franz Waxman, Erich Wolfgang Korngold, Bernard Herrmann, qui dominent le cinéma d’Hollywood et les films épiques du milieu du XXie siècle.

(N’oublions pas les compositeurs établis – Gershwin, Ibert, Prokofiev – et les compositeurs de fortune – Charlie Chaplin et même Clint Eastwood!)

Parmi les grands noms des derniers 50 ans on ne peut contourner celui de John Williams, à qui on doit la majorité des trames des films réalisés par Steven Spielberg et George Lucas. Le fils d’un musicien de Jazz, la famille Williams s’installe à Los Angeles où il entreprend sa formation musicale et après un séjour avec l’Armée de l’Air Américaine (avec laquelle il dirige et fait des arrangements pour son corps de clairon), il parfait sa formation musicale à Juilliard (le piano avec Rosina Lhévinne) et à l’Eastman School, il retourne en Californie et s’installe parmi les studios d’Hollywood, travaillant avec certains des grands compositeurs mentionnés ci-haut comme arrangeur, et composera de musiques pour le cinéma et la télé – Les Joyeux Naufragés et Perdus dans L’espace, pour ne nommer que ces téléséries. Il participe aussi à l’interprétation (au piano) des indicatifs musicaux d’autres compositeurs, dont le fameux solo de Peter Gunn d’Henry Mancini.

C’est en 1974 que Williams entreprend sa longue collaboration avec Spielberg (pour la vaste majorité de ses films). Et Spielberg recommandera Williams à son collègue Lucas pour son projet de film qui deviendra La Guerre des Etoiles – un triptyque original, une trilogie de films « antécédents » et plus récemment la poursuite de l’aventure réalisée par JJ Abrams.

La trame sonore de ces films, une fresque néo-romantique qui rappelle les trames de Korngold ou les compositions de Richard Strauss, fait un usage copieux de leitmotivs, thèmes associés aux personnages principaux qui se transforment suivant l’atmosphère de l’action – tension, danger, romance… Cette musique est facilement reconnaissable et occupe le montage de cette semaine – extraits associés avec les films de la trilogie originale (les épisodes 4, 5 et 6 dans la numérologie Lucas). Les plages retenues sont de la trame originale (dirigée par Williams et interprétée par le London Symphony) et d’une compilation de plages reprises pour les nombreuses rééditions de ces films, et dirigée par le compositeur avec un orchestre assemblé pour la circonstance (le Skywalker Symphony).


Bonne écoute!

 

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