vendredi 25 novembre 2016

Skandalkonzert





Notre montage # 235 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast235


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Le B+B de cette semaine entreprend la re-création du programme propose à;’auditioire de la Grande Salle du Musikverein de Vienne le 31 mars, 1913.

Il existe des “dates butoir”, des jalons importants auxquels on peut pointer afin d’indiquer la “fin d’une époque” ou – plus justement – le début d’une nouvelle époque. Dans le cas de la musique classique dite “contemporaine“, on souligne particulièrement la création du Sacre du Printemps de Stravinski au théâtre des Champs-Elysées le 29 mai 1913. Toutefois, certains considèrent cet évènement comme étant le frère-jumeau d’un évènement d’une égale importance: le Skandalkonzert.
Ce concert “scandaleux” fut dirigé par Arnold Schoenberg et mit en évidence la musique d’élèves et d’associés de la soi-disant Deuxième École Viennoise de musique (même si deux des compositeurs au programme doivent être considérés des “membres honorifiques”.)

Comme ce sera le cas quelques semaines plus tard au récital des Ballets Russes, la soirée tournera à l’émeute, et laissera le public en état de choc.

(Lors de l’émeute, un coup de poing servi par un des promoteurs du concert, Erhard Buschbeck, fut l’objet d’une poursuite en justice et un des témoins appelés , le compositeur Oscar Straus, suggèrera à la cour que ce fut le moment le plus harmonieux de la soirée.)



Le programme:


Avec le recul et la perspective que nous offrent les décennies écoulées, il peut être un peu difficile d’apprécier “le scandale”… La symphonie de chambre du maître Schoenberg, par exemple, est loin des pièces dodécaphoniques que proposera le compositeur dans les années qui suivront le concert en question. Toutefois, la musique de ses émules Berg et Webern reste tout aussi tranchante que lors de l’exercice de 1913. La version du Webern au montage n’est pas la version entendue au concert, mais plutôt une version revue pour “grand orchestre”, ultimement publiée comme son op. 6.

Zemlinski tant qu’à lui offre une musique qui reste, somme toute, Post-Romantique dans son approche – plus en ligne avec Johannes Brahms qu’avec la Deuxième École. Voici le cycle complet:



La source de l’émoi de la soirée sera les Altenberg Lieder. Selon l’hebdo Die Zeit, à peine après avoir amorcé le deuxième extrait, le public se met à rire, ce qui amène Schoenberg depuis son pupitre à exiger le décorum, par respect pour l’exécution: “ceux qui ne peuvent garder le silence peuvent quitter la salle” dira-t-il. Alors que la cohue continue, il demandera qu’on appelle “les autorités publiques”. Le chef de police, qui ne parviendra pas à instaurer l’ordre dans la salle, exigera la fin du concert et l’évacuation avant qu’on exécute les chansons de Mahler.

Et voici le cycle complet des chansoms de Berg:


Notre montage, toutefois, complète le programme coupé-court en 1913, avec une prestation intégrale du cycle des Kindertottenlieder.

En guise de conclusion à ma réflexion, Schoenberg continuera d’appuyer la nouvelle musique, établissant la Verein für musikalische Privataufführungen (Sociétè des performances musicales privees) qui fera la promotion de 117 concerts entre février 1919 et décembre 1921, proposant plus de 350 pièces de compositeurs tels Reger, Stravinski, Bartók, Debussy, Ravel, Satie, Webern, Berg, et autres. Fait à noter, Schoenberg ne programmera aucune de ses compositions lors de ces soirées qui eurent lieu – apparemment – sans tumulte ou intervention policière…


Bonne écoute!

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