mardi 5 septembre 2017

Tchaïkovski perdu et retrouvé


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 5 septembre 2017.

En septembre, j’ai prévu deux billets dans le cadre de ma série Intégralement Vôtre, qui souligne des albums disponibles intégralement sur YouTube.

Le billet d’aujourd’hui propose l’écourte d’une réédition de la série Philips Duo (enregistrements analogiques datant de 1964-74) proposant huit pièces pour orchestre de Tchaïkovski intitulé « Complete Tone Poens ». Le titre est quelque peu trompeur; il y a ici l’essentiel des poèmes symphoniques du compositeur, mais inclut aussi deux de ses fantaisies et ce que je considère un complément de programme avec « L’année 1812 ».

Le billet d’aujourd’hui propose quatre des huit plages de cet album de deux compacts; j’entends discuter des quatre autres dans un autre billet l’an prochain.

Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous recommande de visiter le site « Tchaikovsky Research ». C’est une ressource Wiki très étoffée qui couvre l’homme et son œuvre, et commente ses compositions à l’aide de citations provenant de ses nombreuses lettres à une panoplie de correspondants – famille, amis, confrères et mécènes.

Une visite de la page consacrée à son œuvre orchestrale (en fait, appelons-les ses œuvrespour orchestre en un seul mouvement) nous permet d’identifier trois œuvres qui reçoivent des numéros d’opus post-Pathétique (opp. 76, 77 et 78) donc « posthumes ». Le commentaire du site à propos de ces trois œuvres révèle une tendance commune que je résume en ces mots :

Après la première le compositeur, déçu, détruit la partition, mais après son décès elle est reconstruite et publiée posthumément.

L'Orage (en russe : Groza) est une pièce d'Alexandre Ostrovski écrite en 1859. Elle a connu un grand succès dès la première adaptation au Théâtre Maly et inspiré à son tour plusieurs œuvres notamment l'opéra Katja Kabanova de Janáček et ce poème symphonique de Tchaïkovski (ne pas confondre avec La Tempête, op. 18., après Shakespeare). L’orage est la première œuvre orchestrale d’envergure du compositeur, alors étudiant au Conservatoire de St-Pétersbourg et complétée pendant des vacances en 1864. Outré par la critique de la partition par le directeur du Conservatoire, cette ouverture ne fut jamais entendue en public du vivant de Tchaïkovski – elle fut créée en mars 1896 lors d’un concert dirigé par Glazounov.

Fatum (trad. Lit. le destin) fut composé suite aux encouragements de Mili Balakirev entre les mois de septembre et décembre 1868, et se veut la première soi-disant « fantaisie orchestrale » du compositeur. La Société Musicale Russe commandite deux prestations de Fatum. La première à Moscou (sous Nicolai Rubenstein) satisfait Tchaïkovski, mais la seconde à St-Pétersbourg un mois plus tard (sous Balakirev) est une déception. La correspondance entre Tchaïkovski et Balakirev entre février et mai 1869 renferme des critiques virulentes de la part de ce dernier, et Tchaïkovski détruit la partition qui sera reconstruite plus tard depuis les feuilles de musique des annales de la Société. Sir Henry Wood dirigera la re-création à Londres en 1899.

Le Voïévode (encore une fois, ne pas confondre avec l’opéra du même nom, op. 3) est une ballade symphonique composée de septembre 1890 à septembre 1891 et jouée pour la première fois (sous la direction du compositeur) le 18 novembre 1891 à Moscou lors d’un concert organisé par son confrère Aleksandr Ziloti . L'œuvre est basée sur la traduction d'Alexandre Pouchkine du poème d'Adam Mickiewicz. C'est la première œuvre dans laquelle Tchaïkovski emploie le célesta, instrument qu'il réutilise l'année suivante dans Casse-Noisette. Après la première, Tchaïkovski, déçu, détruit sa partition autographe; toutefois, anticipant la manœuvre du compositeur, Ziloti s’accapare les feuilles de musique et les garde chez-lui! Tchaïkovski reprit la partie centrale de l'œuvre et l'arrangea pour le piano en l'intitulant Aveu passionné.

Pour compléter le partage de cette semaine, j’ai ajouté Francesca da Rimini.

Bonne écoute!



Pyotr Ilyich TCHAIKOVSKI (1840-1893)

  • L’orage, op. 76 [TH 36]
  • Fatum, op. 77 [TH 41]
  • Le Voïévode, op. 78 [TH 54]

Radio-Sinfonie-Orchester Frankfurt
Eliahu Inbal, direction

Francesca da Rimini, op. 32 [TH 46]
New Philharmonia Orchestra

Igor Markevitch, direction



Album complet - https://www.youtube.com/playlist?lis...m8jgnQg05sPU_c

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